Le chômage a augmenté de 0,5% en février pour atteindre un niveau record
François Hollande souhaitait inverser la courbe du chômage, mais son désir ne sera pas comblé au vu des nouveaux chiffres qui sont parus pour le mois de février 2016. La hausse reprend du service en établissant même un record.
François Hollande est malmené par les chiffres
Désormais, 3.59 millions de personnes n’ont pas d’emplois en France. Cette statistique est désastreuse puisqu’elle reflète une forte hausse. Cette dernière n’est pas négligeable : 1.1%. Pourtant, le gouvernement de François Hollande pensait que la situation allait reprendre un peu de dynamisme après les bons chiffres du début de l’année. Les experts du secteur estimaient que cette baisse n’était pas normale, ils n’avaient pas vraiment d’explications.
Une hausse de 3.6% du chômage sur 12 mois
Pour la métropole, ce sont donc 38 400 personnes qui se sont inscrites sur les listes du chômage. Il est important de noter que cette hausse est la plus forte depuis trois ans, elle met une nouvelle fois à l’épreuve les envies de l’État. Le président de la République n’arrivera sans doute pas à inverser cette fameuse courbe avant la fin de son mandat. En prenant les statistiques sur une seule année, l’augmentation est encore plus importante puisqu’elle s’articule autour de 3.6%. C’est donc la douche froide pour la France alors que la loi sur le travail est à l’étude.
Le bond enregistré en février, le plus fort depuis septembre 2013, s’explique “en grande partie” par le passage en catégorie A (sans aucune activité) de personnes inscrites en catégories B et C (avec activité) “les mois précédents”, analyse la ministre de l’Emploi Myriam El Khomri dans un communiqué.
Avec les demandeurs d’emploi ayant exercé une petite activité, Pôle emploi recensait fin février 5,46 millions d’inscrits (+3.100) en métropole et 5,77 millions en incluant l’outre-mer, soit une hausse sur trois mois de 0,3%.
La hausse est plus spectaculaire sur un an: 3,7% en métropole et 3,6% en France entière.
Par rapport à janvier, les chiffres sont mauvais aussi bien en ce qui concerne les jeunes de moins de 25 ans (+0,5% en catégorie A) que les seniors (+0,9%). Pour les chômeurs de longue durée, la hausse, petite activité comprise, est de +0,3% sur un mois mais surtout +8,5% sur un an.
Un échec continu depuis 4 ans
Ces mauvais chiffres qui font suite à “de très fortes variations d’un mois à l’autre”, “invitent à intensifier l’action” du gouvernement, a commenté Mme El Khomri depuis Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Depuis juin 2012, le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 647.400 en métropole. Mais l’année 2015 avait donné des signes d’amélioration : le chômage a connu sa plus faible hausse depuis 2010 et l’économie a créé plus de 82.000 emplois marchands, après en avoir détruit pendant trois ans.
Et malgré un climat mondial morose, la croissance française devrait retrouver du tonus en 2016, selon l’Insee qui table sur un taux de croissance de 0,4% au premier et au deuxième trimestre, grâce à un rebond de la consommation, des investissements soutenus et des exportations dynamiques.
Vers une une nouvelle prime à l’embauche pour les TPE-PME ?
Mais en attendant, il n’y a pas encore “suffisamment d’emplois pour enclencher la mécanique de baisse du chômage”, relève Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. François Hollande l’a répété: l’inversion de la courbe du chômage, qu’il promettait avant fin 2013, déterminera sa candidature à un second mandat en 2017.
Jeudi, les Républicains ont fustigé “le désastre en matière d’emploi”, les chiffres de février confirmant “l’échec continu” du président. Le chef de l’État a décrété en début d’année “l’état d’urgence” contre le chômage en annonçant un vaste plan de formation pour 500.000 chômeurs supplémentaires et une nouvelle prime à l’embauche pour les TPE-PME.
Une réforme du droit du travail contestée par une partie des syndicats
L’exécutif s’est lancé dans une ultime réforme du droit du travail, avec un impact espéré sur l’emploi mais à plus long terme.
Objectif: permettre aux entreprises de mieux s’adapter aux aléas de l’activité économique via des assouplissements accrus du temps de travail, et encourager l’embauche en CDI plutôt qu’en CDD.
Le projet est contesté par une partie des syndicats et des organisations de jeunes: ils étaient encore des milliers – 43.000, selon le ministère de l’Intérieur- dans les rues jeudi à réclamer son retrait, avant une journée d’action le 31 mars à l’appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl.
“libérer la création d’emplois durables”
Mais il est aussi critiqué par le patronat lui-même, qui dénonce le retrait des mesures en faveur de l’emploi dans TPE-PME, comme le plafonnement des indemnités prud’homales. Réagissant aux chiffres, le Medef a ainsi réclamé “le retour à l’ambition initiale du projet de loi Travail” afin de “libérer la création d’emplois durables”.
A l’inverse, la CGT a de nouveau réclamé son retrait et prôné une nouvelle “réduction du temps de travail” pour sortir d’une situation devenue “dramatique”.