La croissance économique chinoise a ralenti à 6,9% en 2015, son plus bas niveau depuis 25 ans
La croissance économique chinoise a ralenti à 6,9% en 2015, soit son plus bas niveau depuis un quart de siècle, a annoncé mardi le gouvernement. Ce chiffre confirme l’essoufflement persistant de l’activité dans le pays. Le chiffre officiel publié par le Bureau national des statistiques (BNS) s’établit en deçà de la croissance de 7,3% enregistrée en 2014. Il correspond à la prévision médiane des analystes.
Le premier repli annuel enregistré depuis 1981
La Chine a produit 803,8 millions de tonnes d’acier brut en 2015, soit une baisse de 2,3% par rapport à l’année précédente, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). D’après l’agence étatique Chine nouvelle, il s’agit du premier repli annuel enregistré depuis 1981.
Les sidérurgistes chinois pâtissent durement du ralentissement de l’économie chinoise, marqué par l’essoufflement persistant de la production industrielle, la contraction de l’activité manufacturière et une stagnation des investissements dans l’immobilier.
Confrontée à une demande intérieure morose, les producteurs chinois ont donc nettement réduit leur offre d’acier.
Mais cela n’a pas suffi: la Chine, qui représente la moitié de la production mondiale d’acier, se retrouve aujourd’hui avec des surcapacités de 340 millions de tonnes –soit le double de la production européenne, selon des estimations de fédérations professionnelles occidentales.
Les entrepôts débordent, les stocks s’accumulent, et les aciéristes, dont la moitié sont déficitaires, tentent donc de renforcer leurs ventes à l’étranger. Sur les onze premiers mois de 2015, les exportations chinoises d’acier ont bondi de 22% sur un an, pour atteindre un volume record de 102 millions de tonnes.
Pékin leur a donné début décembre un coup de pouce supplémentaire, en abaissant significativement les taxes à l’exportation sur certains produits d’acier, comme la fonte brute. Le déferlement de cet acier chinois, à des prix défiant toute concurrence, alimente une forte pression sur les cours et compromet la fragile reprise des sidérurgistes européens et américains.
Emmanuel Macron préconise la fermeté contre le « dumping » chinois
La semaine dernière, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron avait préconisé la fermeté contre le « dumping » chinois. Les Etats-Unis ont pour leur part déjà décidé d’appliquer des taxes prohibitives sur les importations d’acier inoxydable provenant de Chine. De son côté, conscient des difficultés croissantes à écouler ses excédents, Pékin s’efforce désormais de réduire sa surproduction nationale, notamment en interdisant certains projets de développement d’aciéries.
Le Premier ministre Li Keqiang a appelé à restreindre « les surcapacités des industries traditionnelles » et les « entreprises zombies » –des remarques s’appliquant particulièrement, selon les médias officiels, aux producteurs de charbon et d’acier. Le plus gros aciériste chinois, Baosteel, un groupe étatique, a par ailleurs annoncé mardi avoir enregistré en 2015 un plongeon de 83% de son bénéfice net, tandis que son chiffre d’affaires chutait de 13%.
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— LesNewsEco (@LesNewsEco) 20 Janvier 2016