Drones tactiques : Le Drone « Patroller » de Sagem l’emporte face au « Watchkeeper » de Thales
Le ministère de la Défense a choisi le drone « Patroller » de Sagem (Safran) au détriment du « Watchkeeper » de Thales dans le cadre de l’appel d’offres sur le renouvellement des drones tactiques, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
L’armée de terre française réceptionnera les 14 drones tactiques
L’Armée a dû faire un choix cornélien entre les deux industriels français du drone tactique. La direction générale de l’armement (DGA) a choisi le Patroller de Sagem (groupe Safran) au détriment du Watchkeeper de Thales. Ce marché porte sur un montant de quelque 300 millions d’euros.
L’armée de terre française réceptionnera les 14 drones tactiques (deux systèmes de cinq appareils plus quatre pour l’entraînement) de Sagem à partir de 2018. Ni la DGA, ni Thales, ni Safran n’ont souhaité faire de commentaires.
Le résultat de cet appel d’offres pour des drones destinés à accompagner les interventions au sol de l’armée française, était attendu pour la fin 2015 mais il avait été repoussé de quelques mois. Les drones tactiques, réservés aux interventions au sol, peuvent voler jusqu’à 15 heures d’affilée à 3.000 mètres d’altitude, après avoir décollé de quasiment n’importe où, voire être catapultés.
Il s’agit de remplacer les vieux modèles Sperwer développés par Sagem, filiale du groupe Safran.
Selon cette source, la décision a été prise après une longue phase d’expérimentation avec la Direction générale de l’armement (DGA) et le concours de l’armée de terre qui a permis au Patroller de l’emporter grâce à d’excellentes performances.
Le drone de Sagem dispose d’une boule optronique, le système d’observation et de détection, de très bonne qualité, et d’une autonomie d’environ 14 heures et 250 km de rayon d’action, a-t-elle ajouté.
L’affaire semblait gagnée pour Thales puisque le traité de Lancaster House de novembre 2010 sur le rapprochement des défenses française et britannique prévoyait l’acquisition par les deux parties du même drone Watchkeeper, développé par Thales UK pour l’armée britannique.
Mais Sagem a décidé de relever le défi et fait campagne pour que le ministère de la Défense ne passe pas un marché de gré à gré avec Thales mais l’ouvre à la compétition.
Airbus Defence and Space s’est également lancé dans la course par la suite mais n’a finalement pas déposé d’offre.
Sagem a réalisé à l’automne 2014 une campagne d’essais en vol du Patroller afin de démontrer la faisabilité de l’intégration de son drone dans l’espace aérien civil, qu’il a présenté comme une « première en Europe ». Thales a également réalisé avec succès un vol de démonstration de son Watchkeeper dans un espace aérien civil en Grande-Bretagne, aux côtés d’avions pilotés, en octobre dernier.
Le Patroller est un drone tactique civil ou militaire d’une tonne et capable d’emporter une charge de 350 kg et volant à une altitude d’environ 6.000 mètres.
Le Drone tactique Patroller de Sagem
Leader européen des drones tactiques, Sagem développe une famille de systèmes de surveillance longue endurance, qui s’adaptent à toutes vos missions de renseignement, de reconnaissance et d’appui tactique. Évolutif et modulable, ce système de drones multi-capteurs fait appel aux solutions les plus performantes, tant au niveau des équipements embarqués que de la station de contrôle au sol.
Pour concevoir et développer le drone de longue endurance Patroller™, Sagem s’appuie sur une parfaite maîtrise des technologies clés de ces systèmes telles que le contrôle de vol, la navigation inertielle, les systèmes optroniques, l’avionique, l’électronique embarquée ou encore la transmission protégée de données et d’images.
Modulable, fiable, robuste et silencieux, ce système de drones multi-missions intègre l’expérience de Sagem dans le support aux opérations de drones tactiques auprès des forces armées et de sécurité.
L’architecture ouverte du système lui permet d’intégrer et de combiner une grande variété de capteurs et fait appel aux solutions les plus performantes :
- boule optronique Euroflir 410 fournissant des images haute résolution et une localisation très précise des cibles observées,
radar à ouverture synthétique (SAR), radar de surveillance maritime, télémètre laser, désignateur laser, capteurs de renseignement ou de guerre électronique (COMINT, ELINT) pour une plus grande efficacité de surveillance.
Ce système « voir et éviter », développé par Sagem et intégré à la chaîne de contrôle du Patroller, se compose d’une combinaison de capteurs de détection de trafic, dont un capteur optronique infrarouge, et d’un module d’estimation du risque de collision et de génération de trajectoires d’évitement automatique. Au cours des essais en vol, ce système embarqué a été mis en oeuvre avec succès dans différents scénarios de conflit avec un avion plastron mis à disposition par l’ENAC, permettant ainsi au Patroller de détecter et d’éviter un risque de collision, sans l’intervention d’un opérateur. (Source SAGEM)
- L’armée de terre française réceptionnera les 14 drones tactiques
- Il s’agit de remplacer les vieux modèles Sperwer développés par Sagem, filiale du groupe Safran.
- Airbus Defence and Space s’est également lancé dans la course par la suite mais n’a finalement pas déposé d’offre.
- Le Drone tactique Patroller de Sagem