L’éditeur de jeux vidéo sur mobile Gameloft a multiplié sa perte nette par quatre en 2015 à 24,2 millions d’euros, a-t-il annoncé lundi, le jour du lancement d’une OPA hostile de Vivendi à son égard.
Le groupe, qui doit dévoiler mardi sa stratégie aux investisseurs, affiche cependant un deuxième semestre plus favorable, avec une perte limitée à 7,6 millions d’euros, contre 16,6 millions au cours des six premiers mois de l’année.
Le groupe a lancé l’an dernier son « plan stratégique 2015 », qui passait par des fermetures de studios et une forte réduction des coûts, pour essayer de redresser ses comptes après avoir essuyé une perte de 6,4 millions d’euros en 2014.
Le coût de la transformation du groupe « qui a porté sur près de 20% des effectifs de la société, dont 850 suppressions de postes, a pesé sur le résultat net de l’exercice mais a permis de restaurer la rentabilité opérationnelle de Gameloft dès le second semestre de l’exercice 2015 », a souligné le PDG du groupe Michel Guillemot.
Le résultat opérationnel du groupe est repassé dans le vert au second semestre et ressort à 2,1 millions d’euros sur l’année. Au total, Gameloft précise avoir fermé 10 studios de développement « représentant une économie brute d’environ 35 millions en année pleine ».
La perte opérationnelle 2015 du groupe de 11,5 millions d’euros comporte une charge de restructuration de 10,3 millions.
Sa trésorerie est légèrement en hausse sur un an à 36,9 millions d’euros à la fin 2015.
Gameloft avait précédemment publié un chiffre d’affaires en hausse de 13% l’an dernier à 256,2 millions d’euros, portés par le lancement de 16 nouveaux jeux, des taux de change favorables et la diversification de ses activités.
Le groupe mise sur la publicité comme nouvelle source de revenus. Gameloft indique avoir terminé au cours de l’exercice 2015 la mise en place de sa régie publicitaire intégrée qui lui permet de toucher les joueurs avec des campagnes ciblées.
Sa branche Gameloft Advertising Solutions a noué 10 partenariats avec des plateformes programmatiques et livré « plus de 1.000 campagnes publicitaires depuis sa création », précise-t-il.
Le groupe a vu en octobre le géant des médias Vivendi, sous la houlette de son principal actionnaire Vincent Bolloré, faire une entrée impromptue à son capital, et à celui de l’éditeur Ubisoft, également dirigé par la famille Guillemot.
Vivendi, qui détient à présent près de 30% de Gameloft, a obtenu vendredi l’autorisation de l’Autorité des marchés financiers (AMF) de lancer une OPA sur le reste de son capital. L’offre à 7,20 euros par action s’est ouverte ce lundi alors que Gameloft a prévenu qu’il allait contester l’autorisation de l’OPA devant la justice.
Le groupe présentera « son plan stratégique » aux investisseurs mardi à Londres, pour tenter de les convaincre que le groupe doit rester indépendant.
Le titre Gameloft s’échangeait à 7,31 euros lundi soir.