L’affaire du vaccin contre l’hépatite qui a duré 17 ans se termine avec un non-lieu
Il aura fallu attendre 17 ans pour qu’une décision soit partagée dans cette affaire. Elle concernait le vaccin contre l’hépatite B, car il était pointé du doigt et mis en cause dans plusieurs maladies. La justice a donné son verdict.
À Paris, la décision du non-lieu a été rendue
À l’époque, le vaccin contre l’hépatite B était tenu pour responsable, car il aurait provoqué plusieurs maladies neurologiques. Ce n’est pas la première fois depuis cette affaire que de telles responsabilités sont envisagées. Des victimes ont précisé que des maux avaient été engendrés par la prise de médicaments, de vaccin comme celui dédié à la lutte contre le cancer de l’utérus. Ce dossier a tout de même demandé 17 ans d’attente et la justice a précisé que le non-lieu représentait la meilleure solution. Pourtant, le vaccin aurait été responsable du développement de la sclérose en plaques, mais le parquet de Paris avait demandé un non-lieu.
Depuis 1997, une association se bat en faveur des victimes
Cette décision a été expliquée par l’absence d’un lien entre la maladie et le vaccin. L’administration de ce dernier a commencé en 1981 sur le sol français et c’est en 1997 qu’une association a vu le jour. Cette dernière est sans doute déçue de ce verdict qui a toutefois contenté le fabricant du vaccin. Dans cette affaire GlaxoSmithKline ainsi que Sanofi-Aventis étaient les deux laboratoires pharmaceutiques pointés du doigt. Ils étaient ainsi poursuivis pour une tromperie aggravée et il avait même été décidé d’opter pour le chef d’accusation suivant : homicides et blessures involontaires.
Le virus de l’hépatite B survit dans l’air pendant 7 jours
17 ans plus tard, la justice ne se prononce pas en faveur de l’une des parties et Sanofi a été satisfait de cette décision. Il a révélé selon l’Agence France Presse que les accusations de l’époque n’étaient pas fondées. Pour rappel, l’hépatite B est une infection virale qui a tendance à se déployer au niveau du foie. Selon les dernières statistiques, près de 780 000 personnes perdraient la vie tous les ans à cause d’une telle maladie et il est primordial de noter que le virus a la possibilité de survivre à l’air libre pendant un délai d’une semaine.
Vaccination “pas injustifiée”
L’instruction avait donné lieu à plusieurs expertises. Un premier rapport en octobre 2002 avait mis en cause l’attitude des pouvoirs publics, coupables, selon le document, de “déformations” et de “dissimulations” en vantant les avantages du vaccin.
Mais, dans une seconde expertise de 2006, un collège de trois professeurs avait estimé que la recommandation de se faire vacciner ne paraissait “pas injustifiée”, d’autant que, selon eux, en 1994 “aucun effet délétère crédible” de la vaccination “n’était recensé dans les multiples publications sérieuses”.
Les auteurs du rapport se montraient toutefois plus nuancés sur la nécessité de vacciner “les jeunes et des adultes ne présentant pas a priori de facteur de risque”. Ils mettaient aussi en avant un système de surveillance sanitaire “éminemment perfectible”.
“Or, la campagne de 1994 a concerné une grande majorité d’enfants et d’adolescents non exposés à ce virus”, avait estimé Me Bernard Fau, l’un des avocats des parties civiles, après le réquisitoire du parquet.
Au civil, très peu de personnes ont été indemnisées. Fait rarissime, en 2014, l’Etat a été condamné à verser 2,4 millions d’euros à une ancienne infirmière ayant déclaré une sclérose en plaques après des injections contre l’hépatite B reçues à partir de 1991 dans le cadre de son activité professionnelle.
L’hépatite virale B se transmet essentiellement par les rapports sexuels, de la mère porteuse à l’enfant (grossesse, accouchement), par le sang infecté, via du matériel d’injection ou de tatouage non stérile.