Le Medef défie les retraites : Vers une révision de dispositifs existants
Patrick Martin souhaite supprimer les avantages fiscaux professionnels dont jouissent les retraités, qui par nature, ne sont plus actifs sur le marché de l'emploi. Ceci soulève une question : est-ce une proposition équitable ?
Tl;dr
- Patrick Martin, dirigeant du Medef, critique l’abattement fiscal pour les retraités.
- Il propose également de revoir le taux réduit de CSG sur les pensions de retraite.
- Martin souligne que les entreprises sont déjà fortement taxées.
Polémique autour de l’abattement fiscal pour les retraités
Patrick Martin, à la tête du Medef, a fait part de son mécontentement concernant l’abattement fiscal professionnel dont bénéficient les retraités, alors même qu’ils ne sont pas actifs sur le marché du travail. Dans une interview accordée à BFM TV/RMC le 9 janvier 2025, il a qualifié cette mesure d’« aberrante » et « contre-nature », soulignant le coût de cette exonération fiscale pour les frais professionnels, estimée à 4,5 milliards d’euros par an.
Conséquences de la suppression de l’abattement fiscal
L’abattement fiscal en question permet à tous les actifs de réduire de 10% leurs revenus déclarés, jusqu’à 4 000 euros. Si cette disposition devait être supprimée, cela entraînerait une hausse de l’impôt sur le revenu pour certains retraités. D’autres, actuellement non imposables, pourraient se retrouver à payer des impôts. Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Gilbert Cette, s’est également prononcé en faveur de la suppression de cet abattement fiscal.
La CSG sur les retraites également critiquée
Mais Patrick Martin ne s’arrête pas là. Il a également émis des réserves sur le taux réduit de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) appliqué aux pensions de retraite, en comparaison de celui sur les salaires et les revenus du patrimoine. « Pourquoi les retraités bénéficient-ils d’un taux de CSG réduit ? », s’est-il interrogé. Rappelons que la CSG est l’un des principaux impôts payés par les particuliers en France, ayant rapporté 156 milliards d’euros en 2023, bien plus que l’impôt sur le revenu (97,1 milliards), selon l’Insee.
Le dirigeant du Medef a tenu à rappeler son respect pour les retraités, mais a insisté sur le fait que « on ne peut pas continuer à faire supporter l’effort sur des agents économiques, les entreprises au premier chef, qui sont déjà les plus taxés au monde. »