Une flambée inquiétante des maladies sexuellement transmissibles chez les jeunes
Les MST ne doivent pas être reléguées au passé, car leur présence est bien réelle. Chez les jeunes, une recrudescence inquiétante est au rendez-vous et cela montre que le manque d’informations est important.
Le préservatif reste le meilleur moyen de protection contre les MST pour 8 jeunes adultes sur 10, interrogés dans l’étude Harris*. Pourtant, la prise de risque lors des rapports sexuels reste une réalité : seuls 54% des jeunes utilisent systématiquement un préservatif.
Sans doute par manque d’information, la connaissance de la jeune génération sur les maladies sexuellement transmissibles laisse encore à désirer. « Le VIH/SIDA, l’herpès génital, la syphilis ou les poux pubiens sont les mieux identifiés », relaie le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV). Mais seule la moitié des personnes sondées connaissent les papillomavirus, les chlamydias et les hépatites B et C. Et « 37% des interrogés associent par erreur l’hépatite A, la tuberculose, la lèpre, le psoriasis et la maladie de Crohn à des MST ».
53% des femmes informent leur partenaire si elles sont infectées
Les professionnels de la santé sont inquiets, car tous les ans de nouveaux cas de maladies sexuellement transmissibles sont référencés par les autorités compétentes. La protection ne semble pas être régulière, pourtant, les jeunes sont face au Sida. Cette maladie est connue et les campagnes de sensibilisation sont multiples. En parallèle, d’autres infections existent, les modes de transmission ne sont pas évoqués. Chez les 18/35 ans, les données ne sont pas assez nombreuses, c’est pour cette raison que le Syndicat national des dermatologues et vénéréologues a fait le choix d’organiser une journée spéciale. C’est également le moment de prendre conscience qu’il faut absolument avertir un partenaire en cas d’une infection. Cette donnée est transmise par 43% des hommes contre 53% des femmes.
Apprendre à connaitre une MST pour se protéger au mieux
Le président du SNDV, Luc Sulimovic insiste sur le fait que le préservatif n’est pas assez présent dans le quotidien des jeunes. En matière de sexualité, il ne doit pas être porté uniquement lorsqu’une pénétration est observée. En effet, une MST peut aisément être transmise via le sexe oral. Les statistiques de l’OMS traduisent cette réalité inquiétante, tous les jours, ce sont près d’un million de personnes qui sont infectées par une telle maladie. Le dernier sondage a permis de découvrir que 96% des sondés pensent au Sida lorsqu’une MST est évoquée.
De nombreux jeunes ne connaissent pas le panel des MST
Ils sont 76% à évoquer l’herpès génital, 63% pour la syphilis. Toutefois, ils sont beaucoup moins nombreux à connaitre les verrues génitales, les papillomavirus qui sont responsables du cancer de l’utérus ou encore l’hépatite B qui fait des ravages sur la planète. Dans un autre registre, les réponses des jeunes peuvent glacer le sang, car ils sont nombreux à citer des infections qui ne sont pas en réalité des MST. Au cours de ce sondage, ce fut le cas pour l’hépatite A ou encore le psoriasis. Il est donc primordial, voire essentiel de communiquer sur le sujet. Le SNDV a décidé de s’attarder aux technologies utilisées par les jeunes. En développant l’application MSTRisk, le syndicat espère toucher un public plus large et l’informer sur les risques encourus lors d’un rapport sexuel (vaginal, anal ou oral) non protégé.
Selon l’OMS, plus d’un million de personnes contractent chaque jour une MST dans le monde.
Le syndicat des dermatologues fait état pour sa part d'”une recrudescence des MST dans leurs consultations”, notant “le retour de la syphilis, avec 4.000 à 5.000 nouveaux cas par an”. Malheureusement, en cas d’exposition à un risque de MST, “le test sérologique pour la syphilis est trop souvent oublié”, alors qu’une batterie d’autres tests sanguins “inutiles” sont prescrits, regrette le Dr Michel Janier, directeur du centre clinique des MST de l’hôpital Saint-Louis à Paris.