Etude : La pilule contraceptive finalement innocentée dans les malformations congénitales
Les malformations congénitales ne sont pas la conséquence de la prise d’une pilule contraceptive. Il s’agit de la conclusion d’une enquête qui s’est focalisée sur près de 900 000 enfants depuis 1997. Les résultats des années 80 n’ont pas été confirmés.
Ces résultats devraient « rassurer les femmes qui se sont retrouvées enceintes alors qu’elle prenaient un contraceptif oral ou quelques mois seulement après l’avoir arrêté » estiment les auteurs.
Selon Brittany Charlton, de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, ils sont d’autant plus rassurants qu’ils sont fondés sur des prescriptions médicales et pas sur les déclarations des femmes, qui peuvent être moins fiables.
Les nouvelles conclusions devraient apaiser les mamans
Lorsque les parents prennent la pilule, il y a parfois un doute concernant d’éventuelles malformations congénitales. Cette appréhension est expliquée par les résultats d’une étude publiée dans les années 80. Ils précisaient qu’il pouvait exister un lien de cause à effet, car la pilule contraceptive était susceptible d’accroître les risques. Plusieurs décennies plus tard, les scientifiques ont à nouveau étudié les conséquences d’une telle contraception et les conclusions sont rassurantes.
Une enquête sur les malformations congénitales avec 900 000 bébés
Entre 1997 et 2011, ce sont 900 000 naissances qui ont fait l’objet d’une enquête très minutieuse. Les chercheurs ont pu constater que la prise de la pilule contraceptive au début de la grossesse ne pouvait pas être responsable des malformations congénitales. Cette situation est relativement courante, car des femmes peuvent attendre un bébé après avoir manqué un comprimé. Toutefois, elles continuent de vider la plaquette sans savoir que le fœtus est sur le point de se développer. Le Danemark et les États-Unis ont collaboré sur cette étude publiée dans le British Medical Journal et elle devrait apporter de la sérénité.
Dans les années 70 et 80, plusieurs études menées sur des groupes de femmes moins importants, avaient trouvé une association entre la contraception orale (oestroprogestative ou progestative) et des malformations du coeur et des membres.
Cette association n’avait toutefois pas été retrouvée dans des études plus récentes. L’hérédité, les pesticides, le tabac, l’alcool, les radiations ionisantes, l’obésité, les aberrations chromosomiques et les agents infectieux sont à l’heure actuelle considérés comme les principaux facteurs de risque des malformations congénitales.
La prise de certains médicaments est également pointée du doigt, le plus tristement célèbre d’entre eux restant la thalidomide. Prescrit aux femmes enceintes contre la nausée dans les années 50 et au début des années 60, ce médicament a fait entre 10.000 et 20.000 victimes, nées pour la plupart avec des membres manquants.
La prévalence est similaire pour la prise ou l’arrêt de la pilule
Ils ont pu former plusieurs groupes de femmes, certaines prenaient la pilule contraceptive au début de la grossesse, d’autres n’ont jamais opté pour ce moyen de contraception alors que des futures mamans avaient stoppé la prise un trimestre auparavant. Les chercheurs ont ainsi pu découvrir que les malformations congénitales n’étaient pas influencées, car la prévalence était identique dans les groupes.