Pour l’avocat de Platini: il n’y a plus « aucune crédibilité à accorder à la Fifa »
Me Thibaud d’Alès, avocat de Michel Platini, a indiqué à l’AFP qu’il n’y avait plus « aucune crédibilité à accorder à la Fifa » alors que la fédération a évoqué samedi des sanctions requises contre son client, au lendemain de sa saisine du tribunal arbitral du sport.
« C’est une troublante coïncidence au lendemain de notre saisine du TAS sur la suspension provisoire de Michel Platini », dénonce Me D’Alès. « C’est burlesque, cela pourrait prêter à rire si on ne parlait pas de l’avenir de la plus grosse institution non gouvernementale du monde ».
« Les juges de la Fifa ont mis un mois et 8 jours à rejeter notre appel et, comme par hasard, ils accélèrent ensuite pour boucler leur instruction. La Fifa ne fait même plus semblant », a encore ajouté ce conseil, membre du cabinet Clifford Chance à Paris.
« La bonne nouvelle, c’est qu’on va avoir accès au dossier et qu’on va pouvoir apporter une contradiction à une personne (NDLR: Vanessa Allard, chargée de l’instruction de ce dossier à la Fifa) qui a mené une instruction à charge, alors qu’elle était censée la mener aussi à décharge », a analysé Me D’Alès.
« Je croyais qu’on avait atteint le summum du cynisme quand la Fifa avait notifié le rejet de notre appel 15 jours après avoir pris cette décision, ce qui nous a empêchés d’aller devant le TAS dans ce laps de temps », a encore protesté l’avocat de l’ex-triple Ballon d’Or.
« C’était une première preuve manifeste d’une instrumentalisation du calendrier électoral de la Fifa puisque Michel Platini est candidat à la présidence. La deuxième, c’est aujourd’hui avec l’instruction bouclée et des sanctions requises le lendemain de notre saisine du TAS. Que peuvent-ils faire de plus grave ? Les juges de la Fifa ont fait eux mêmes la preuve de leur déloyauté », a-t-il conclu.
La chambre d’investigation de la commission d’éthique de la Fifa a annoncé samedi avoir « requis des sanctions » contre Joseph Blatter, son président démissionnaire, et Michel Platini, l’un des six candidats à sa succession, sans préciser la teneur de celles-ci.
La commission d’éthique de la Fifa reproche à Michel Platini un paiement de 1,8 million d’euros reçu en 2011 de la part de Joseph Blatter, pour un travail de conseiller achevé en 2002. Elle avait suspendu le président de l’UEFA provisoirement 90 jours (soit jusqu’au 5 janvier) en attendant un jugement sur le fond.
Michel Platini avait officiellement fait appel de cette suspension provisoire vendredi, devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, suite au rejet mercredi de son appel interne devant la commission des recours de la Fifa.
Sa candidature à la présidence de la Fifa est gelée le temps de sa suspension. L’élection est prévue le 26 février à Zurich.