Un réacteur nucléaire belge à l’arrêt trois jours après sa remise en service
Le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Doel s’est arrêté automatiquement samedi après-midi, trois jours après sa remise en service, sans risque pour la sécurité, a-t-on appris auprès de l’exploitant Electrabel.
Le réacteur avait été remis en service le 30 décembre
“Doel 1 s’est mis à l’arrêt de façon automatique vers 18h. Tout s’est déroulé selon les procédures. Aucun impact sur la sûreté, aucun danger pour le personnel, les riverains et l’environnement”, a indiqué une porte-parole d’Electrabel à l’AFP, confirmant des informations de l’agence de presse Belga.
Le réacteur avait été remis en service le 30 décembre, après avoir été arrêté en février au terme de 40 années de fonctionnement. Puis en juin, le parlement belge avait voté la prolongation pour dix ans de la durée de vie des réacteurs 1 et 2 de Doel. La centrale en compte quatre au total, d’une puissance totale légèrement inférieure à 4 mégawatts (MW).
Les équipes d’Electrabel analysent la cause exacte de l’arrêt automatique, “un mécanisme normal de sécurité”, afin de pouvoir redémarrer “en toute sûreté”, a précisé Electrabel, filiale belge d’Engie. Doel 2 a de son côté redémarré le soir de Noël. Doel 3 a été arrêté dans la nuit du 24 au 25 décembre après une fuite d’eau dans une conduite d’un générateur de courant de la partie non nucléaire. Doel 4 fonctionne normalement.
Au total, la Belgique compte sept réacteurs nucléaires
Doel 1 avait été fermé le 15 février, conformément à la loi de 2003 prévoyant la sortie échelonnée du nucléaire en Belgique entre 2015 et 2025. Doel 2 est de son côté à l’arrêt pour entretien.
Décidée fin 2014 par le gouvernement, validée récemment par l’autorité responsable du contrôle de la sécurité nucléaire, l’extension pour 10 ans de leur durée de vie bloquait sur les exigences d’Electrabel/Engie, vent debout depuis des années contre la taxe spéciale imposée aux producteurs d’énergie nucléaire, qui s’est élevée à 550 millions d’euros ces dernières années.
Electrabel, qui consent à investir 700 millions d’euros pour rénover Doel 1 et 2, et 600 millions d’euros pour le réacteur de Tihange 1 (sud), lui aussi prolongé de 10 ans, a largement eu gain de cause. Sa contribution a été largement revue à la baisse: dans le cadre de la prolongation de Doel 1 et 2, le groupe versera une redevance annuelle de 20 millions d’euros (200 au total) destinée à la recherche.
L’accord prévoit également une contribution de 200 millions d’euros en 2015 pour l’ensemble du parc nucléaire, puis de 130 millions d’euros en 2016. Pour 2017, 2018 et 2019, la contribution sera soit de 34% du bénéfice, soit de 150 millions d’euros (le montant le plus élevé étant pris en compte). Pour 2020-2026, la contribution sera fixée par un organisme indépendant.
“Nous avons la volonté d’écrire une page nouvelle. La fiscalité en Belgique était très fluctuantes ces dernières années et avait atteint un niveau supérieur aux marges dégagées par l’activité”, s’est réjoui Gérard Mestrallet lors de la conférence de presse. Le nouveau calcul “tient compte de la réalité dans laquelle nous opérons, avec des prix de l’électricité divisés par deux en six ans”, a-t-il ajouté.