Une escroquerie insidieuse cible un nombre croissant de retraités : le vol à la tache

Un nouveau type d’escroquerie se répand auprès des seniors : le vol à la tache. Cette méthode, de plus en plus fréquente, cible particulièrement les retraités et exploite leur confiance pour s’introduire chez eux et dérober leurs biens.

L’arnaque à la mayonnaise, un fléau discret et bien rodé

Un parfum d’irréalité flotte sur cette affaire qui a défrayé la chronique judiciaire. C’est à Châtenay-Malabry que tout commence pour Serge, 75 ans, persuadé d’avoir été victime d’un simple incident urbain : une tache suspecte sur sa veste, peut-être un pigeon maladroit. Pourtant, ce liquide jaunâtre n’était pas dû au hasard. Derrière ce stratagème se cachait une équipe de voleurs parfaitement organisée, exploitant l’empathie naturelle des passants pour dépouiller les plus vulnérables.

Une organisation familiale sur les routes de France

Le procédé, aussi étonnant qu’efficace, a essaimé de Paris à Montpellier. À la manœuvre : Juan Carlos T., sa belle-sœur Jessica E., et leur chauffeur complice, tous originaires du Pérou. Leur méthode ? Repérer des personnes âgées arborant des bijoux visibles, puis utiliser un subterfuge bien rôdé : jeter discrètement un peu de mayonnaise ou une sauce similaire sur leurs vêtements. Sous couvert d’aide désintéressée – « Laissez-nous vous aider à nettoyer cela ! » – le trio parvient alors à subtiliser colliers, bracelets, voire montres et portefeuilles.

La mécanique était si huilée qu’après chaque larcin, les objets volés étaient immédiatement évalués grâce à une pierre de touche. Selon les enquêteurs, c’est grâce à la location répétée de véhicules à Orly que la filature s’est accélérée. La police finit par localiser le groupe à Paris ; lors des perquisitions chez leur receleur présumé, des chaînes en or ont été retrouvées dissimulées dans un luminaire.

Douze vols identifiés et une justice intransigeante

Ce mardi 22 juillet 2025, le tribunal correctionnel de Paris a jugé quatre membres du gang pour avoir orchestré douze « vols à la tache » partout en France. Les explications avancées lors de l’audience évoquent tour à tour misère sociale et pressions familiales : « C’est un phénomène qui s’est accéléré depuis 2020 », a souligné le ministère public, tout en reconnaissant la sincérité apparente des prévenus sur leurs difficultés personnelles. Néanmoins, impossible d’y voir autre chose qu’une entreprise criminelle mûrement réfléchie.

Pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène :

• Victimes âgées ciblées pour leurs bijoux visibles
• Diversion avec mayonnaise ou sauce pour faciliter le vol
• Bénéfices revendus via un receleur identifié

Des peines exemplaires pour endiguer le fléau

Face à cette mécanique sans violence physique, mais source d’un profond traumatisme – « Le traumatisme est bien réel », rappelait le procureur –, la justice a voulu marquer les esprits : deux ans de prison ferme requis contre le couple et leur chauffeur, huit mois contre un complice supplémentaire. Tous se voient interdits de territoire français durant dix ans ; quant au receleur, il écope d’un an avec sursis et d’une amende de 50 000 euros selon Actu.fr. Un signal fort face à ce type de criminalité insidieuse qui s’attaque aux plus fragiles.