Victimes d’une arnaque bancaire, un couple perd 25 000 euros à cause d’un faux conseiller

Un couple a perdu 25 000 euros après avoir été dupé par une personne se faisant passer pour un conseiller bancaire. Cette escroquerie met en lumière les méthodes sophistiquées utilisées pour piéger des victimes toujours plus nombreuses.

Une emprise psychologique qui piège tous les profils

On pourrait croire que ce type d’arnaque n’arrive qu’aux plus crédules. Pourtant, la mécanique du spoofing, désormais banalisée en France, démontre le contraire. C’est l’expérience amère vécue par Catherine Prieur, une habitante des Yvelines qui pensait dialoguer avec son véritable banquier. Un appel apparemment rassurant, un interlocuteur parfaitement rodé à la rhétorique bancaire… et puis tout s’accélère : on lui signale de prétendus achats suspects sur son compte, la panique monte. Le piège se referme.

Des escrocs méthodiques et organisés

Là où l’affaire prend une autre dimension, c’est dans la précision chirurgicale du mode opératoire. Non seulement le numéro affiché est bien celui de l’agence de Catherine Prieur, mais les fraudeurs maîtrisent chaque étape : instructions claires, langage technique, injonctions pressantes pour couper court à toute réflexion. À la clé ? Une série de transferts et d’opérations qui aboutissent, en quelques heures à peine, à la disparition de plus de 25 000 euros. « Ils m’ont complètement manipulée », avoue-t-elle encore sous le choc. Selon l’avocate spécialisée Virginie Audinot, cette emprise s’apparente à une hypnose : peur, urgence et confiance orchestrent la soumission des victimes.

Explosion des fraudes bancaires et sophistication croissante

Impossible d’ignorer la dimension systémique du problème. Les chiffres sont éloquents : selon la Banque de France, les fraudes aux moyens de paiement ont atteint un montant record de 585 millions d’euros en 2024. L’irruption de l’intelligence artificielle dans l’arsenal des arnaqueurs rend leur tâche plus aisée : imitation vocale bluffante, usurpation de mails ou numéros officiels… Les réseaux criminels exploitent désormais massivement les données volées sur le dark web. Face à cette menace protéiforme, les professionnels du droit appellent banques, opérateurs télécoms et pouvoirs publics à unir leurs efforts.

Témoigner pour alerter et prévenir

Catherine Prieur, désormais engagée dans une action contre sa banque qui refuse toute indemnisation, témoigne devant le tribunal aux côtés d’une quarantaine d’autres victimes. Son message s’adresse au plus grand nombre : il faut se méfier même des appels les plus crédibles – nul n’est à l’abri. Voici quelques réflexes essentiels pour limiter les risques :

• Ne jamais communiquer ses codes ou informations par téléphone.
• Suspendre immédiatement toute conversation suspecte, même avec un numéro familier.
• Alerter sa banque dès le moindre doute.

Face à l’ampleur grandissante du phénomène et à ses conséquences humaines parfois dévastatrices, il est crucial que chacun reste vigilant — et solidaire — pour freiner cette spirale infernale qui touche aujourd’hui toutes les générations.