Paris : Anne Hidalgo veut réduire le nombre d’arrondissements à 17
Après le nombre de régions, c’est celui dédié aux arrondissements de Paris qui suscite un intérêt particulier chez Anne Hidalgo. La maire de la capitale voudrait ainsi le réduire en passant de 20 à 17.
Anne Hidalgo s’offre sa propre réforme territoriale
La France a déjà tourné une page conséquente, car la réforme territoriale a changé le visage du pays. Sous la houlette de François Hollande, le gouvernement a décidé de réduire le nombre de régions et cela est désormais officiel depuis les élections de décembre dernier. Cette diminution n’avait pas fait l’unanimité, car des habitants de plusieurs départements avaient peur de perdre un peu de leur identité. Toutefois, l’État semble être conquis par une telle réforme et c’est au tour d’Anne Hidalgo d’espérer le même procédé pour Paris.
D’ici 2020, Paris pourrait perdre quelques arrondissements
Un document consulté par le Monde mentionne cette volonté de la maire de la capitale. Cette dernière souhaiterait que les communes du 1er, 2e, 3e et du 4e effectuent une fusion d’ici les prochaines élections municipales qui seront programmées pour 2020. Par conséquent, le visage de Paris serait susceptible de changer définitivement avec la perte de trois arrondissements et cela aurait pour conséquence, la suppression de plusieurs maires, car un seul élu serait aux commandes de ce groupement. De nombreux habitants vont sans doute se questionner sur l’utilité d’une telle mesure alors que la réforme territoriale n’avait pas fait l’unanimité. Anne Hidalgo aurait cette volonté pour améliorer la représentation démocratique des Parisiens.
Des arrondissements qui ne prennent pas en compte les évolutions de Paris
Pour rappel, la taille des arrondissements de Paris n’a jamais été modifiée depuis 1860. La capitale a évolué au cours de ces dernières décennies et le visage actuel ne prendrait pas en compte toutes ces modifications. Anne Hidalgo insiste sur le fait que le premier arrondissement par exemple possède un conseiller pour 17 000 personnes. Un écart de population important entre les différentes zones expliquerait sa motivation, car il faut face au service public local une réelle « égalité de traitement des usagers ». Avec le regroupement des 4 arrondissements, il y aurait ainsi 103 000 habitants contre 230 000 pour le 15e arrondissement.
Arrondissements de Paris
Les arrondissements sont des divisions administratives. Paris en compte 20 et tout autant de maires. Ces 20 districts parisiens ont la particularité de former une spirale, une coquille d’escargot, avec les premiers chiffres qui partent du centre pour s’enrouler vers l’extérieur jusqu’au numéro 20. Chaque arrondissement est lui-même généralement subdivisé en quatre quartiers : un au nord-ouest, un au nord-est, un quartier au sud-ouest et un dernier au sud-est. Ces subdivisions officieuses sont les traces des sections révolutionnaires dessinées lors de la découpe de Paris qui suivit la Révolution française.
A l’origine de l’escargot de Paris
Ce n’est que petit à petit que Paris acquit sa forme emblématique en colimaçon. En 1795, les premiers arrondissements sont créés. La capitale est alors bien plus petite qu’à l’heure actuelle : elle ne compte que 12 subdivisions, classées par ordre croissant de gauche à droite et réparties en deux lignes distinctes s’étendant de part et d’autre de la Seine. Lors des grands travaux haussmanniens de la seconde moitié du 19ème siècle, la ville s’agrandit et les communes limitrophes se joignent aux premiers arrondissements. Il faut donc revoir le plan de Paris, redécouper et recomposer les arrondissements pour en créer de nouveaux.
Le premier plan de la capitale prévoyait d’attribuer le numéro 13 à l’actuel arrondissement du 16ème, idée qui ne plut pas à ses riches habitants. En effet, à l’époque l’expression «se marier à la mairie du 13ème arrondissement» signifiait vivre ensemble sans être mariés, en concubinage, étant donné que cet arrondissement n’existait pas encore. L’idée d’être associés à l’expression d’un mode de vie moralement inacceptable ne plaisait guère aux nantis du coin qui firent pression pour ne pas se voir attribué ce numéro. C’est ainsi que ce sont les quartiers pauvres qui entouraient à l’époque la Place d’Italie qui se virent confier le numéro 13, tandis que les quartiers cossus se virent attribué le numéro 16. Pour ce faire, on adopta un schéma en spiral, avec des numéros allant de 1 à 20, partant du centre jusqu’au nord-est de la ville. Cette disposition de 1860 n’a jamais changé depuis, bien que l’on surnomme souvent officieusement le quartier d’affaires de La Défense le «21ème arrondissement» .