Après les attentats de Paris, Angela Merkel plaide pour une “répartition équitable” des réfugiés
La chancelière Angela Merkel a plaidé dimanche en marge du sommet du G20 pour une “répartition équitable” des migrants en Europe, et refusé tout amalgame entre les attentats de Paris et les “nombreux réfugiés innocents”.
Elle a répété la position allemande en disant “attendre qu’il y ait une répartition équitable des réfugiés en Europe”, en marge du sommet du G20 à Antalya (Turquie), alors que depuis les attentats de Paris vendredi, certaines voix, dont celle de la Pologne, s’élèvent contre cette répartition.
“Nous devons agir là où les réfugiés arrivent, ce qui signifie sécuriser les frontières extérieures de l’Union européenne”, a encore dit Mme Merkel, de plus en plus contestée dans son propre camp politique pour sa stratégie de la porte ouverte aux réfugiés.
A propos des attentats jihadistes à Paris, la chancelière a estimé qu’il fallait “pour les victimes et leurs familles (…) faire la lumière sur les auteurs, sur les complices.” “Nous le devons aux nombreux réfugiés innocents qui fuient la guerre et le terrorisme”, a-t-elle dit alors que le nombre de demandeurs d’asile arrivés en Allemagne cette année s’approche du million.
Avant elle, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait défendu à Antalya la politique européenne de quotas en matière de réfugiés, contestée par Varsovie après les attentats de Paris.
“Ceux qui ont perpétré les attentats sont exactement ceux que les réfugiés fuient, et non pas l’inverse, et par conséquent il n’y a pas lieu de revoir dans leur ensemble les politiques européennes en matière de réfugiés”, a déclaré M. Juncker devant la presse, dans ce qui a été interprété comme une réponse directe à la Pologne.
“Les décisions, que nous avons critiquées, du Conseil européen sur la relocalisation des réfugiés et immigrés vers tous les pays de l’UE ont toujours la force de droit européen. (Mais) après les événements tragiques à Paris nous ne voyons pas la possibilité politique de les respecter”, a déclaré samedi Konrad Szymanski, futur responsable aux Affaires européennes dans le gouvernement conservateur polonais en cours de formation.