Le groupe nucléaire française Areva accumule les déboires, alors qu'il est visé par une enquête du parquet national financier.
Le spécialiste du nucléaire français, Areva, est à nouveau dans la tourmente alors que la parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire sur la multinationale avant cet été. Le groupe est suspecté d’avoir dissimulé des informations sur la santé financière de l’entreprise alors qu’elle incitait en parallèle ses employés à investir et acquérir des actions en bourse de la société.
Plus de 14.000 salariés floués
Le syndicat CFE-CGC avait déposé fin 2015 une plainte pour délit de fausse information et tromperie alors qu’il soupçonnait Areva d’avoir « embelli les comptes de l’entreprise en 2013 ». Aujourd’hui « Près de 300 salariés, anciens salariés ou retraités d’Areva se sont joints à la procédure », selon Cyril Cambon, un avocat qui centralise les plaintes individuelles de ceux qui estiment avoir été mal informés.
Un tiers des effectifs avaient participé au fonds commun de placement lancé par leur entreprise en 2013, soit plus de 14.000 employés qui ont investi entre 30 et 30.000 euros pour un total de 29 millions d’euros. Motivés à l’idée de prendre part à leur société mais aussi à l’idée des gains financiers possibles, les salariés ont vite déchanté fin 2014 alors que le cours boursier était tombé en flèche et que certaines actions avaient déjà perdu la moitié de leur valeur.
Areva se défend d’avoir été malhonnête
De son coté Areva se défend d’avoir caché des informations et estime être resté dans la légalité, et un porte parole du groupe a déclaré : « Lors de la période de souscription au plan d’actionnariat salarié d’Areva en 2013, les salariés ont été informés qu’il existait un risque de perte en capital inhérent à tout achat et à la détention d’actions ». Il précise également que l’entreprise s’est « toujours conformé(e) aux obligations légales en termes de communication financière ».
Le porte-parole à aussi commenté le désarroi des employés : « Face à la situation actuelle d’Areva, qui impacte le cours de l’action du groupe, nous comprenons que certains salariés actionnaires expriment leur déception ».