Autoroutes : le régulateur annonce une addition salée pour les automobilistes
L'Arafer publie son premier rapport sur les comptes du secteur autoroutier et anticipe une hausse des tarifs excessive suite au gel des péages par l'Etat en 2015.
Si l’accord entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers sur gel des péages en 2015 semblait une bonne idée pour rendre service aux automobilistes et apaiser les polémiques autour des profits excessifs des concessions, l’Arafer anticipe un retour de bâton. D’après le premier rapport de cette autorité indépendante sur les comptes du secteur, la mesure sensée profiter aux conducteurs aura à terme l’effet inverse et entrainera une addition salée.
Un gel des péages qui n’aura pas été bénéfique aux automobilistes
L’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) a analysé les conséquence du gel des tarifs de 2015 dans son premier rapport depuis sa nomination le 20 juillet. Alors que le gendarme des concessionnaires a été crée pour apaiser les tensions, elles risquent bien de refaire surface à la vue des chiffres. Les compensations prévues par des hausses de rattrapage entre 2019 et 2023 pour les sept concessionnaires concernés leur rapporteront finalement plus que si le gel n’avait pas été instauré.
Le président de l’Arafer, Bernard Roman, annonce la couleur : “Les automobilistes devront débourser 500 millions d’euros de plus”. Une somme étalée sur la durée restante pour les concessions d’autoroutes, soit 20 ans. Faute de communication par l’Etat des hypothèses de taux utilisées lors de l’accord de compensation en 2015, l’Arafer a fait sa cuisine interne pour estimer le coût.
Compensation de 500 millions pour les concessions
En prenant des hypothèse jugées les plus réalistes et en tenant compte de deux critères essentiels pour les concessions, à savoir l’évolution du traffic et l’évolution de l’inflation, le régulateur envisage que : “Ce rattrapage sur cinq ans se traduit par une augmentation des péages supérieure à celle normalement prévue au 1er février 2015 : + 0,23 % à + 0,82 % selon les concessionnaires. Au final, les usagers paieront 500 millions d’euros (…) pour compenser le coût de décalage de perception des recettes de péages par les concessionnaires”.
Une projection qui pourra changer selon l’évolution du traffic et diminuer ou bien augmenter cette compensation plus proche de la “sur-compensation”. D’après les concessionnaires, qui se sont montrés coopératifs, les fourchettes utilisées lors de l’accord sont légèrement en dessous des estimations de l’Arafer.