Vous appréciez de partager vos trajets avec d'autres personnes, mais ignorez tout de ce que prévoit la loi ? Nous sommes là pour vous éclairer.
Le covoiturage est très en vogue en France et en Europe depuis que le site Blablacar (anciennement covoiturage.fr) a développé une interface de rencontre entre les conducteurs et les passagers permettant de réserver des trajets en toute confiance, de sécuriser le paiement pour les deux parties, de choisir ses voyages en fonction du prix mais aussi de la réputation du conducteur ou de préférences personnelles (cigarette, musique, présence d’animaux).
Si le covoiturage s’est tant développé ces dernières années, ce n’est pas dû qu’à la qualité de l’organisation du site Blablacar qui sert d’intermédiaire. Le désir de voyager est de plus en plus grand, que ce soit à l’intérieur d’un pays ou à l’étranger, et le service propose exactement cette possibilité grâce à des trajets qui traversent l’Europe. Vous pouvez commencer un trajet à la frontière de la France, par exemple à Strasbourg, et terminer votre périple à Berlin, capitale de l’Allemagne. Ou bien partir de Nice et achever son voyage dans les Pouilles, le talon de la botte de l’Italie.
Le covoiturage répond également à une autre nécessité : faire des économies. Selon les conducteurs (certains étant plus gourmands que d’autres) et le véhicule, le prix pour un même trajet peut grandement varier, mais il reste en général inférieur aux voyages en train, largement inférieurs à ceux en avion et assez proche des trajets effectués en bus. L’avantage principal pour les passagers est de ne pas conduire tout d’abord, ni de devoir être titulaire du permis de conduire — n’ayant de fait aucune responsabilité, mais également de ne pas participer aux coûts externes (péages). Le coût d’un trajet sert en théorie à couvrir les frais d’essence et d’entretien de la voiture, quoique certains conducteurs en profitent pour mettre un petit pécule dans leur poche au passage.
On peut également avancer des raisons écologiques au covoiturage : en France, le taux d’occupation des voitures particulières n’était que de 1,2 personne par véhicule en 2018. C’est bien peu pour les 32 millions de véhicules particuliers composant le parc automobile français la même année. Pour optimiser les voyages, autant remplir plus la voiture. D’un autre point de vue, celui de l’empreinte carbone, il est préférable d’opter pour une voiture qu’un avion pour de longues et courtes distances, d’autant plus que les gaz émis par ce dernier sont plus nocifs, en plus grande quantité et restent plus longtemps dans l’air lorsqu’ils sont rejetés en haute atmosphère.
Que dit la loi ?
Si vous avez envie de tenter l’expérience du covoiturage, plusieurs questions peuvent surgir dans votre esprit, parmi lesquelles celle de votre responsabilité en tant que conducteur en cas d’accident. Grâce à la loi Badinter (loi n°85-677 du 5 juillet 1985), priorisant les victimes d’accident qu’elles soient en tort ou non, les passagers sont couverts par votre assurance, d’autant plus que celle-ci est obligatoire (article L.324-2 du Code de la route), que vous disposiez d’une assurance au tiers, au tiers plus ou tous risques. Votre responsabilité en tant que conducteur n’est engagée que dans la mesure où vous avez commis une fautre grave, par exemple si vous avez choisi de conduire en état d’ébriété.
Vous vous demandez également si vous pouvez prêtez votre véhicule à un passager pour qu’il le conduise à votre place ? C’est possible : il faudra dans ce cas vous reporter à votre contrat d’assurance afin de s’assurer ce qu’il prévoir dans le cas de prêt du volant.