Des pourparlers houleux avec les producteurs de pétrole freinent l’accord mondial sur le plastique

Les discussions internationales sur la réduction de la pollution plastique se heurtent à de fortes résistances, notamment de la part des grands pays producteurs de pétrole, dont les intérêts économiques freinent l’adoption de mesures ambitieuses et mettent à l’épreuve la volonté des négociateurs.

Les tractations s’intensifient autour d’un traité contre la pollution plastique

Les négociations en cours à Genève sur la pollution plastique prennent une tournure particulièrement tendue. Ce mardi, lors d’une intervention face à la presse, la commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, a rappelé avec fermeté : « L’UE est prête à un accord, mais pas à n’importe quel prix. Il est temps de conclure réellement cet accord vital ». À ses côtés, le ministre danois de l’Environnement, Magnus Heunicke, dont le pays préside actuellement l’Union européenne, a reconnu que ces discussions s’apparentaient parfois à une véritable scène théâtrale.

Lignes rouges et nécessité de compromis

Pour les Européens, le cap est clair : ils plaident pour un texte ambitieux. Mais les divisions restent profondes entre deux blocs : d’un côté, une coalition de pays dits « ambitieux » comme l’UE, de l’autre, des pays majoritairement pétroliers et certains représentants de l’industrie pétrochimique qui freinent sur deux points centraux. En jeu : la réduction et la régulation de la production de plastique vierge, ainsi que la création d’une liste d’additifs chimiques dangereux. Les débats s’enlisent au point que, selon les mots du ministre danois : « S’il y a eu un peu de théâtre hier, il y en aura encore beaucoup plus dans les jours à venir ».

L’heure semble donc aux concessions : « Tous les pays et également l’Union européenne, nous devons examiner nos lignes rouges et voir comment elles pourraient évoluer – pas radicalement, mais voir ce qui pourrait être changé dans nos lignes rouges. Si nous restons tous sur nos lignes rouges, un accord est impossible », a-t-il souligné.

Un enjeu mondial aux négociations ardues

Rappelons-le : l’objectif affiché par les Européens est l’adoption d’un traité « juridiquement contraignant », susceptible de protéger durablement les générations futures. Un point crucial alors que plusieurs ministres – notamment ceux du Brésil, de la France, d’Indonésie, d’Afrique du Sud ou du Mexique – rejoignent cette semaine les pourparlers genevois pour tenter d’aplanir les dernières divergences.

Dans ce contexte hautement diplomatique, trois conditions semblent incontournables pour espérer débloquer la situation :

• Diminution effective du plastique vierge produit à l’échelle mondiale.
• Mise en place d’une réglementation sur certains additifs jugés dangereux.
• Aptitude des délégations à faire évoluer leurs positions initiales.

Poursuite des discussions sous pression internationale

Tandis que le temps presse avant la clôture annoncée jeudi après dix jours de débats serrés, chacun mesure désormais le prix des compromis nécessaires. L’accord souhaité par beaucoup apparaît difficilement accessible sans flexibilité collective — une exigence répétée tant par l’UE que par ses partenaires engagés dans ce dossier brûlant.