Emmanuel Macron : le projet de réforme du temps de travail signe « de facto » la fin des 35 heures
Emmanuel Macron estime que le projet de réforme du temps de travail signe « de facto » la fin des 35 heures, le ministre de l’économie s’est dit favorable à ce que les heures supplémentaires soient majorées « beaucoup moins, voire pas du tout », dans le cadre de négociations au sein des entreprises.
Emmanuel Macron a un peu revu son discours. « Il se contente de rappeler que cette option a été ouverte lundi par le président de la République. Quand il s’exprime en français, il se garde de toute provocation. Ce matin, il lançait en défi : ‘je ne suis pas là pour penser, je suis là pour pousser, pour faire le forcing' »,
La fin des 35 heures ?
« Si vous pouvez négocier des accords majoritaires au niveau de l’entreprise pour n’avoir presque aucune surcompensation, cela veut dire que vous pouvez créer plus de flexibilité », a déclaré M. Macron à des journalistes de la presse étrangère et de plusieurs radios françaises, en marge du Forum économique mondial organisé dans cette ville suisse.
Cela marque-t-il la fin des 35 heures? « De facto, mais à travers des accords majoritaires, ce qui a toujours été la position que j’ai défendue », a répondu le ministre.
« Aujourd’hui, la situation est qu’on travaille 35 heures par semaine et, qu’au-delà, vous devez verser 25% en plus pour chaque heure » supplémentaire, a-t-il rappelé. « Vous pouvez négocier jusqu’à 10% au niveau de l’entreprise, mais on doit pouvoir aller plus loin », a-t-il ajouté.
Lors d’une autre rencontre avec la presse française, M. Macron s’est déclaré « favorable à ce que la loi prévoie la capacité laissée aux partenaires sociaux de mener une négociation qui puisse en effet conduire à majorer beaucoup moins, voire pas du tout, les heures supplémentaires. »
« C’est l’esprit de ce que le Président a dit et je pense que c’est une voie importante de réforme »
Lundi, François Hollande avait déclaré que la future réforme du Code du travail allait permettre aux entreprises de « fixer le taux de majoration et le nombre des heures supplémentaires, ou moduler le temps de travail au-delà même de l’année ».
Ces déclarations de M. Macron précèdent la remise, lundi 25 janvier, par Robert Badinter à Manuel Valls, de ses propositions sur la réforme du code du travail. Le rapport de l’ancien ministre de la justice servira de base à la réforme du droit du travail que présentera Mme El Khomri, le 9 mars.
Le gouvernement compte donner en deux ans une nouvelle architecture au code du travail, sur trois étages : les droits fondamentaux, définis par la mission Badinter ; le champ ouvert aux négociations de branche ou d’entreprise ; et le droit applicable en l’absence d’accord.