L'ONG Greenpeace a porté plainte à Bruxelles pour dénoncer le renflouement d'EDF par l'Etat français, qu'elle juge comme une subvention pour le projet des réacteurs d'Hinkley Point.
Tous les moyens sont bons pour Greenpeace afin de lutter contre le nucléaire, même les moins communs. L’ONG de défense de l’environnement a en effet porté plainte contre l’Etat français et EDF en invoquant le droit de la concurrence européen. L’ONG plaide auprès de la Commission Européenne que la recapitalisation de l’électricien public EDF par l’Etat en mars dernier n’est qu’une aide déguisée dans le cadre du projet de réacteurs à Hinkley Point.
Greenpeace invoque le droit de la concurrence
L’association explique dans son communiqué les raisons de sa plainte déposée ce mercredi auprès la Commission Européenne : « La plainte de Greenpeace vise à dénoncer l’incompatibilité des augmentations de capital d’EDF avec les règles européennes relatives à la concurrence ». En d’autres termes, l’ONG veut alerter Bruxelles sur la recapitalisation d’EDF par l’Etat en mars dernier.
L’électricien avait bénéficié d’une augmentation de capital de quatre milliards d’euros afin de renforcer sa situation financière, dont une participation de l’État français, son principal actionnaire avec 83,10%, à hauteur de 3 milliards. Greenpeace estime que cette augmentation est en réalité une subvention d’Etat déguisée pour la construction des deux réacteurs EPR à Hinkley Point en Grande-Bretagne, ce qui va par conséquent à l’encontre du droit européen de la concurrence.
Une subvention déguisée en recapitalisation d’EDF ?
Si le groupe avait précisé en mars que cette opération servirait « principalement » à financer ses opérations de développement sur la période 2017-2020 et à renforcer sa « flexibilité financière », pour l’ONG ces mesures avaient pour but de « faciliter le financement » du projet risqué d’Hinkley Point, d’un coût de 18 milliards de livres (environ 21 milliards d’euros).
L’association note également dans le document de la plainte, que ces aides « n’ont ni été notifiées à la Commission ni, à plus forte raison, conditionnées à quelque engagement que ce soit en matière de proportionnalité ou de rentabilité ». Elle estime aussi qu’elles faussent la concurrence, car « aucune autre entreprise du marché de la fourniture d’électricité ne bénéficie d’un tel traitement de la part de l’État français ».