Royaume-Uni : le projet de centrale nucléaire d’Hinkley Point approuvé sous conditions
Le gouvernement britannique a annoncé ce jeudi qu'il approuvait sous conditions le projet de création d'une centrale nucléaire par EDF et CGN à Hinkley Point.
Le projet prévoit la construction de deux réacteur nucléaires de type EPR par EDF et son homologue public chinois le China General Nuclear Power Corp (CGN) à Hinkley Point dans le sud-ouest de l’Angleterre. Le gouvernement anglais a annoncé ce jeudi 15 septembre, après plusieurs mois de réflexion, son accord sous conditions pour ce projet controversé de 18 milliards de livres, soit 21,2 milliards d’euros.
Des conditions de sécurité supplémentaires
Greg Clark, le ministre britannique aux Entreprises a déclaré dans un communiqué : « Nous avons décidé de la construction de la première centrale nucléaire depuis une génération », tout en précisant que des conditions supplémentaires au projet de départ permettront « d’améliorer la sécurité ». Cette nouvelle était très attendue depuis plusieurs mois alors que le gouvernement de Theresa May avait annoncé en juillet vouloir se donner un délai de réflexion supplémentaire pour étudier toutes les parties du projets et notamment l’implication chinoise.
Downing Street a choisi de rajouter quelques conditions, mais sans trop affecter le projet initial. L’Angleterre impose donc que EDF reste actionnaire du projet pendant toute la construction, or c’était déjà le but de groupe français. Le gouvernement britannique veut aussi renforcer son contrôle et demande à ce qu’aucunes participations significatives au futurs projets nucléaires ne puissent être vendu sans son accord.
Une méfiance qui agace la Chine
D’autres conditions ont été évoquées, sans confirmation pour l’instant, par rapport à la méfiance du nouveau gouvernement anglais face à la participation chinoise qui pourrait avoir accès au contrôle des réseaux électriques du Royaume-Uni. Des mesures pourraient donc être mises en place avec une supervision du projet par le GCHQ, l’une des principales agences de renseignement britanniques, comme l’avait fait David Cameron en 2013 avec un centre de sécurité des communications dirigé par le groupe chinois Huawei.
La Chine, qui détient un tiers des parts du projet, était officiellement agacée de ce retard et avait mit la pression sur l’Angleterre pour que le dossier aboutisse, en menaçant de répercussions sur les investissements chinois au Royaume-Uni. Pékin compte beaucoup sur ce marché pour exposer son savoir-faire et vendre sa technologie nucléaire en Europe.