La nouvelle édition du JDD menacée par la grève de Lagardère
Dans le monde des médias, Lagardère est un groupe qui prend de la place puisqu’il possède de nombreuses éditions dont Télé 7 jours, Elle, Paris Match et même le Journal du Dimanche.
Les salariés sont en désaccord avec la stratégie de Lagardère
La situation est assez complexe au JDD, car la rédaction est directement impactée par cette grève à nouveau reconduite. Ce choix a été pris par une assemblée composée tout de même de 500 salariés qui sont rattachés à la presse. C’est pour cette raison que le prochain Journal du Dimanche pourrait être absent des kiosques dans quelques heures.
Les employés de Lagardère ont décidé de faire grève à cause du plan de 220 départs volontaires qui a été mis en place. Avec cette stratégie, le groupe perdrait jusqu’à 30% de ses effectifs, ce qui n’est pas négligeable. Si toutefois, le contexte ne change pas en faveur des salariés, vous ne pourrez pas trouver le JDD qui s’écoule généralement à 190 000 exemplaires. La décision d’une éventuelle sortie devrait être connue au cours de l’après-midi.
Les quelque 500 salariés de la branche presse, réunis en assemblée générale, ont voté à une quasi-unanimité la poursuite de la grève à durée indéterminée, démarrée jeudi soir, contre le plan de 220 départs volontaires annoncé par la direction, selon plusieurs participants. Il ont réclamé le gel de ce plan qui vise à réduire de 20% à 30% les rédactions des titres du groupe.
« Ce mouvement a 98% de chances d’empêcher la sortie du JDD (190.000 exemplaires en moyenne), sauf en cas de revirement de la direction samedi« , a-t-on commenté de même source. Le sort du JDD de dimanche devrait être connu samedi après-midi.
Une nouvelle AG des salariés est prévue lundi matin à 10 heures.
« Les propositions sont loin d’être suffisantes, le plan n’est pas gelé« , a souligné une source syndicale après une rencontre avec la direction vendredi.
La direction de Lagardère a proposé de créer des groupes de travail pour revoir les postes ciblés par le plan, associant des représentants des salariés, des syndicats, la direction des rédactions, la DRH et le CHSCT, ce qui représente « une avancée« , selon certains syndicalistes.
Mais les salariés ont réclamé pendant l’assemblée générale que la direction inscrive noir sur blanc qu’il n’y aurait aucun départ forcé ainsi que la suspension du plan durant ces négociations.
Ils ont aussi refusé que les salariés choisissent eux-mêmes, au sein des ces groupes de travail, les postes supprimés. « On n’a pas envie d’aider Arnaud Lagardère à péter le groupe« , a déclaré l’un des participants lors de l’AG.
Le site du JDD n’est plus actualisé depuis jeudi soir. Le titre est particulièrement touché par le plan de départs puisque près d’un tiers de sa rédaction (16 postes) est concerné. Le journal pourrait ainsi se retrouver à terme avec une rédaction de moins de 40 personnes.
De plus, le prochain Elle, qui paraît le 25 mars, pourrait également être affecté par la grève et l’hebdomadaire pourrait ne pas paraître la semaine prochaine, a prévenu une source syndicale. La rédaction de Elle dispose cependant jusqu’au mardi matin pour boucler définitivement l’hebdomadaire.
En revanche Version Femina, le supplément féminin du week-end des journaux de province et du JDD, sortira bien dimanche, car il a été bouclé jeudi soir et est parti à l’imprimerie, selon une source syndicale.
Lagardère Active, longtemps un leader français de la presse magazine, un secteur en crise, poursuit une stratégie de réduction des coûts et des effectifs, qui, entre fin 2012 et fin 2015, sont passés de 4.300 à 3.500 personnes.
Le nouveau plan de départs volontaires, prévu pour 2016, est assorti d’un programme d’économies de 50 millions d’euros sur tous les types de dépenses.