JO à Paris : la crise du logement exacerbée par le bail mobilité

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Découvrez comment le bail mobilité, introduit pour les JO à Paris, aggrave inopinément la crise du logement dans la capitale française.
Tl;dr
- Le bail mobilité séduit les propriétaires avant les JO.
- Ce bail est détourné pour la location touristique classique.
- Des locataires sont contraints de quitter leur logement pendant les Jeux.
- Certains propriétaires utilisent ce bail pour contourner l’encadrement des loyers.
Le bail mobilité, un choix stratégique pour les propriétaires
La période pré-olympique a vu une recrudescence de l’attrait pour le bail mobilité parmi les propriétaires. Ce type de bail, d’une durée allant de un à dix mois et destiné aux locataires en situation de « mobilité », a été introduit par la loi Elan en 2018 comme un moyen de « favoriser l’accès au logement des jeunes travailleurs », selon Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier.
Un détournement du bail mobilité à des fins touristiques
Pourtant, en prévision des Jeux Olympiques, certains propriétaires ont vu dans le bail mobilité une opportunité de faire de la « location touristique classique », un usage dénoncé comme « totalement » inapproprié. Selon le réseau d’agences Lodgis, la part des baux mobilité a augmenté de 2,8 points au premier trimestre 2024 par rapport à l’année précédente.
Les conséquences néfastes pour les locataires
La fin du bail mobilité coïncidant souvent avec le début des JO, de nombreux locataires se retrouvent dans une situation précaire. Joachim, 23 ans, employé dans l’informatique à Paris, témoigne de son inquiétude face à l’échéance de son bail fin juin. De plus, certains propriétaires utilisent ce bail pour « contourner l’encadrement des loyers » à Paris, ce qui aggrave la situation des locataires.
Une protection insuffisante des locataires
Sarah Coupechoux, chargée d’étude à la Fondation Abbé Pierre, déplore l’absence de moyens de contrôle face à ces pratiques. Le gouvernement envisage pourtant de développer ce bail et de l’étendre au logement social pour « favoriser le logement des apprentis ou des salariés en formation ou en stage ».
L’avis de la rédaction
Face à ces abus, il est urgent de repenser le bail mobilité. Il est essentiel d’instaurer des contrôles plus rigoureux pour prévenir les détournements et de réfléchir à des mesures de protection plus efficaces pour les locataires. Le logement ne doit pas être un enjeu secondaire lors des grands événements internationaux.