La Chine appelle à une entente internationale sur les enjeux du développement de l’intelligence artificielle

Image d'illustration. Intelligence artificielleADN
La Chine affiche sa volonté de rassembler la communauté internationale autour d’une approche commune pour encadrer le développement de l’intelligence artificielle, plaidant pour une coopération accrue face aux défis et opportunités liés à cette technologie émergente.
Tl;dr
- Chine et États-Unis s’opposent sur la gouvernance de l’IA.
- Appel mondial à un consensus pour encadrer l’intelligence artificielle.
- Rivalités politiques compliquent la régulation internationale du secteur.
Un secteur en ébullition, deux visions qui s’affrontent
À Shanghai, lors de la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle (WAIC), le Premier ministre chinois Li Qiang a insisté sur la nécessité d’établir une gouvernance mondiale pour l’IA, soulignant combien il devenait urgent d’articuler développement et sécurité. Face à lui, les États-Unis prennent une direction toute différente : tout récemment, Donald Trump a dévoilé un plan visant à libéraliser pleinement le secteur américain, sans freins ni garde-fous, rompant ainsi avec la prudence affichée par son prédécesseur démocrate.
L’appel chinois à la coopération internationale
La Chine, qui se veut moteur d’une coopération globale, propose même la création d’un nouvel organisme international pour coordonner les efforts dans ce domaine stratégique. Lors de son intervention à Shanghai, Li Qiang a mis en garde contre le risque de voir l’intelligence artificielle réservée à quelques nations ou grandes entreprises : « Si nous instaurons des monopoles technologiques, des contrôles ou des barrières, l’intelligence artificielle risque de devenir la chasse gardée d’un petit nombre de pays et d’entreprises. »
La question n’est pas anodine : selon lui, il ne sera possible de répartir les bénéfices liés à cette avancée que si l’on favorise ouverture et partage – en particulier avec les pays en développement.
Dérives potentielles et enjeux éthiques
Pour éclairer le débat, le physicien et prix Nobel Geoffrey Hinton, invité de marque de la conférence, n’a pas hésité à comparer la situation actuelle à celle « d’une personne qui adopterait un adorable bébé tigre comme animal de compagnie ». Comprendre : si on ne prend pas les précautions nécessaires dès maintenant, nul ne sait quelle sera sa force demain. Entre espoir technologique et risque majeur de perte de contrôle – notamment face à la désinformation – le dilemme est manifeste.
Une liste non exhaustive des défis principaux inclut :
- Désinformation massive
- Pertes potentielles de contrôle technologique
- Inégalités croissantes entre pays et acteurs majeurs du secteur
L’urgence d’un accord global reste en suspens
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, via message vidéo samedi, qualifiait cette gouvernance comme « un test décisif pour la coopération internationale ». Pourtant, lors du récent sommet parisien consacré au sujet — qui réunissait cinquante-huit nations dont la Chine et la France — les États-Unis ont refusé tout engagement formel autour d’une intelligence artificielle « ouverte » et « inclusive ». La rivalité entre Pékin et Washington pèse ainsi sur chaque tentative de consensus. Pendant ce temps-là, le monde retient son souffle face au développement fulgurant d’une technologie aussi fascinante qu’imprévisible.
