Lidl sur le point d’acquérir 19 supermarchés actuellement détenus par Auchan

Le groupe Auchan s’apprête à vendre 19 de ses supermarchés à l’enseigne allemande Lidl, marquant une étape importante dans la recomposition du paysage de la grande distribution en France et le renforcement de la présence de Lidl sur le territoire.

Un secteur en pleine tourmente

Depuis plusieurs années, la grande distribution française traverse une période de remise en question profonde. Face à un environnement concurrentiel difficile et à la fragilisation du modèle hypermarché, Auchan se retrouve aujourd’hui contraint d’envisager des solutions radicales pour assurer sa survie. Le groupe, déjà engagé dans une vaste restructuration annoncée en novembre 2024 — laquelle entraînera près de 2 400 suppressions de postes en France — doit désormais composer avec une nouvelle étape décisive : la cession de 19 supermarchés à Lidl.

Des négociations exclusives au cœur de la stratégie

C’est mercredi que les deux enseignes ont officialisé l’ouverture de négociations exclusives pour cette opération majeure. Dans le détail, la transaction vise la vente d’un total de 33 000 mètres carrés de surfaces commerciales, comprenant notamment neuf points de vente récemment acquis auprès du groupe Casino en 2024. Un choix qui n’est pas anodin : il reflète les secousses persistantes du secteur et la succession rapide des cessions qui bouleversent l’emploi local.

Scénarios envisagés et logique sociale

Au fil des discussions, plusieurs options ont été posées sur la table : location-gérance, franchise ou pure cession. Finalement, les deux groupes estiment que cette dernière solution apparaît comme « la plus pertinente pour garantir la pérennité de l’exploitation et préserver les emplois associés, dans un esprit de responsabilité et de continuité d’activité ». Reste à obtenir le feu vert des autorités de la concurrence ; si tout se déroule comme prévu, le transfert effectif pourrait intervenir d’ici à la fin du dernier trimestre 2025.

Voici ce qu’il faut retenir des modalités du projet :

• Cession directe, privilégiée pour sécuriser l’avenir des sites concernés ;
• Négociations en cours, avec information et consultation des représentants du personnel d’Auchan ;
• Dossier soumis au contrôle strict des autorités compétentes.

Pertes abyssales et avenir incertain

Les difficultés financières ne cessent de s’accumuler pour le groupe nordiste. Sa maison-mère, l’Association Familiale Mulliez (AFM), admet aujourd’hui que le modèle qui a fait jadis son succès ne fonctionne plus aussi bien. Pour preuve : le conglomérat Elo, qui englobe également les activités immobilières de NHood et Ceetrus (AFP), affiche une perte nette dépassant 1,2 milliard d’euros pour l’exercice 2024. Les regards se tournent désormais vers le prochain point financier attendu le 24 juillet, lequel sera scruté avec attention dans un contexte où chaque décision peut sceller l’avenir du groupe.

La mutation du paysage commercial hexagonal s’accélère et chaque acteur tente tant bien que mal de trouver sa place dans un marché toujours plus volatil.