Loi El Khomri : les corrections apportées ne sont pas suffisantes pour François Rebsamen
François Rebsamen a quitté son poste de ministre du Travail lors du précédent remaniement du gouvernement. Il décide de critiquer la loi El Khomri qui a déjà subi quelques modifications. Selon lui, il faut d’autres évolutions.
François Rebsamen n’aurait pas voulu de la loi El Khomri
La France aura sans doute des difficultés pour oublier cette loi puisqu’elle s’est accompagnée de plusieurs dérives. Des manifestations ont dégénéré, un jeune de 15 ans aurait été frappé par les forces de l’ordre à Paris et les policiers auraient même fait subir des violences à un trentenaire à Nantes. Pendant que la justice enquête sur ces affaires, l’ancien ministre du Travail apporte son grain de sel en précisant qu’il faut encore modifier ce texte qu’il n’aurait, dans tous les cas, pas accepté de porter s’il était resté dans ce gouvernement. Même s’il n’est plus désormais rue de Grenelle, cela ne l’empêche pas d’apporter sa vision sur ce projet de loi.
La nouvelle version du projet de loi a été rééquilibrée
Ce n’est pas la première fois que François Rebsamen se dresse contre les volontés du gouvernement. Avant son départ, il n’avait pas hésité à critiquer la déchéance de nationalité. Il avait même évoqué un manque de courtoisie de la part de François Hollande. Aujourd’hui, il revient dans un entretien accordé aux Échos où il affirme que la première version du texte était déséquilibrée. Il y avait beaucoup de souplesse accordée aux entreprises. En parallèle, les salariés n’étaient pas assez mis en avant, ils ne bénéficiaient pas de garanties. Au vu des manifestations qui ont perturbé la France, le gouvernement de François Hollande a décidé de procéder à quelques modifications, mais cela ne semble pas suffisant. François Rebsamen annonce qu’un rééquilibrage a tout de même été observé lorsque le plafonnement des indemnités prud’homales a été supprimé de ce projet.
La loi Khomri ne changera pas le monde du travail
L’ancien ministre irait même encore plus loin, car, en observant la nouvelle version, il reste convaincu qu’il faut encore des aménagements. L’une des modifications les plus importantes pourrait concerner les motifs de licenciement économique. Pour rappel, la loi permettrait aux entreprises en difficultés de mettre en place ces licenciements dès que quatre trimestres consécutifs ont révélé une baisse du CA. Pour François Rebsamen, il faudrait augmenter ce plafond à six, ce serait beaucoup plus adapté. Cela pourrait éviter à certaines sociétés d’user des faiblesses de ce projet de loi. Dans tous les cas, même si des améliorations sont apportées, il ne devrait pas révolutionner le monde du travail selon lui.