Pôle emploi : Prison ferme pour une employée qui a détourné plus de 400.000 euros
Une employée de Pôle emploi a été condamnée mardi par le tribunal correctionnel de Brest à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis pour une escroquerie portant sur plus de 400.000 euros mise en place via la création, pendant quatre ans, de faux comptes d’allocataires.
Le vice-procureur de la République de Brest, Bastien Diacono, avait requis une peine de quatre ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis dans cette affaire qu’il a qualifiée « d’assez terrible pour la solidarité nationale ».
L’ancienne employée de l’agence Pôle emploi de Morlaix, âgée de 57 ans et d’allure ordinaire, a été condamnée pour « escroquerie par personne chargée d’une mission de service public ». Elle devra effectuer sa peine d’emprisonnement via le port d’un bracelet électronique, et a été condamnée à rembourser la somme détournée.
Au total, l’escroquerie porte sur 412.000 euros, détournés entre 2011 et l’été 2015. L’argent, perçu sur des comptes bancaires créés à son nom et au nom de ses enfants, lui servait à acheter « tout et n’importe quoi », a-t-elle expliqué. M. Diacono a fait quant à lui état « d’une garde-robe pléthorique ». Elle s’est également offert des voyages et a fait des cadeaux à ses proches, qui n’étaient au courant de rien selon elle.
Pour justifier ces achats, elle évoquait des primes reçues de son employeur et un héritage perçu en 2008.
L’ancienne employée a créé dix comptes d’allocataires fictifs pendant ces quatre années, inventant des entretiens et interceptant méthodiquement les courriers qui devaient leur être adressés afin de ne pas éveiller les soupçons. C’est lors d’un contrôle interne qu’elle a fini par être repérée. Elle a été licenciée pour faute grave fin août.
Employée depuis 1978, aux Assedics, puis à Pôle emploi, l’ancienne salariée a révélé avoir eu « des collègues qui l’avaient fait », à savoir créer de faux comptes d’allocataires, en région parisienne. « Ironie de l’histoire », selon M. Diacono, l’ancienne employée bénéficie depuis son licenciement de l’allocation d’aide au retour à l’emploi.