Inflation et guerre en Ukraine bouleversent l'économie mondiale, avertit le Fonds monétaire international.
Le dernier rapport d’automne du Fonds monétaire international (FMI) n’incite pas à l’optimisme, c’est le moins que l’on puisse dire. Et c’est lui-même qui le résume ainsi : « En bref, le pire est à venir et beaucoup de gens auront le sentiment d’être en récession en 2023″.
Mardi, l’organisme alertait sur une économie mondiale au bord de la récession, alors qu’elle est secouée par des chocs à répétition depuis un an. Une récession qui devrait affecter plusieurs pays.
2022 : Une croissance pourtant maintenue
Certes, la prévision de croissance pour 2022, déjà révisée trois fois cette année, est maintenue à 3,2%. Ceci étant, la prévision attendue pour 2023 a été à nouveau abaissée, pour atteindre cette fois à 2,7%, autrement dit 0,2 point de moins que la révision de juillet dernier.
Le FMI précise :
À l’exception de la crise financière de 2008 et de la phase aigüe de la pandémie, il s’agit de la plus faible croissance attendue depuis 2001 et elle reflète le ralentissement des principales économies.
Une inflation qui persiste
La pandémie de Covid commençait à laisser de moins en moins de traces, mais des chocs sont venus fragiliser l’économie. Au cœur des problèmes, une inflation persistante qui affecte d’une part les économies avancées mais aussi et de façon encore plus importante certains pays émergents et en développement.
Mais cette inflation devrait avoir atteint son pic au troisième trimestre (9,5 %) au niveau mondial et entamer un reflux dès le dernier trimestre de cette année. En 2023, au dernier trimestre, elle devrait se situer à un niveau comparable à celui de 2021 soit 4,7 %.
La Chine fortement affectée
La Chine devrait connaître en 2022 sa pire année depuis plus de 40 ans exception faite de 2020 et de la pandémie. La Russie touchée par les sanctions occidentales connaîtra sans surprise une récession (- 3,4 %) en 2022, mais moins marquée que celle prévue l’été dernier.
Et ce sont la région Amérique latine et Caraïbes qui devraient connaître une croissance attendue à 3,5 % cette année, quand bien même le Brésil et le Mexique auront une croissance moins marquée que la moyenne régionale.
Une année 2022 qui dure longtemps
Le FMI admet que ce qu’il prévoit pour 2023 principalement n’est valable que dans le cas où les « anticipations d’inflation restent stables et que le resserrement monétaire n’entraîne ni récession généralisée ni ajustement désordonné des marchés financiers ».
Sans compter que la directrice générale du FMI a indiqué que « d’ici à 2026, cela représentera une perte de 4 000 milliards de dollars pour l’économie mondiale, soit la taille de l’économie allemande ».