Smart : 90% des employés ont signé les avenants au contrat pour passer à 39h
Après des mois de discussions, il y a eu un oui massif. Ce 16 décembre, plus de 90% des salariés de Smart ont accepté de travailler davantage, en gagnant un peu plus. Mais s’ils ont plébiscité cette mesure, beaucoup semblent l’avoir fait par résignation. « On a pas le choix, c’est tout. C’est la conjoncture, c’est comme ça », déclare un salarié au micro de France 2. « Le but, c’est de garder son emploi, je pense », ajoute un autre.
La direction de l’usine a précisé que les emplois seraient garantis jusqu’à fin 2020 sur le site, vu le très fort taux de retour.
« La direction se réjouit de ce très fort taux d’adhésion, qui démontre toute la volonté et l’engagement des salariés de Smart France en faveur de la compétitivité de leur usine », est-il écrit dans un communiqué.
Le chiffre de 90% avait aussi été évoqué à l’AFP dans l’après-midi par un responsable syndical, alors que les employés du site d’Hambach ont jusqu’au 18 décembre pour retourner ou non les avenants.
Depuis plusieurs mois, la direction essaie de faire passer le « Pacte 2020 », qui prévoit notamment un retour aux 39 heures travaillées payées 37 et une diminution des jours de RTT pour les cadres. En échange, elle s’était engagée à ne procéder à aucun licenciement économique d’ici à 2020.
Un référendum interne, purement consultatif, avait été organisé en septembre dans cette usine, installée aux confins de l’Alsace, de la Lorraine et de l’Allemagne et qui produit les véhicules biplaces de la marque.
Sur les quelque 800 votants, 56% s’étaient prononcés pour. Un chiffre qui montait à 74% pour les cadres, employés, techniciens et agents de maîtrise, mais tombait à 39% pour les ouvriers, révélant des dissensions.
Quelques semaines plus tard, le pacte avait été mis en échec par la CGT et la CFDT, représentant 53% des salariés.
La direction avait réagi en distribuant, le 10 décembre, des avenants individuels au contrat de travail à tous les salariés. Un délégué syndical avait alors fait part de la crainte d’une délocalisation dans l’usine Smart de Novo Mesto, en Slovénie.
Pour Annette Winkler, responsable de la marque Smart, « cette adhésion extrêmement importante prouve une fois de plus le professionnalisme, la compétence et la passion de nos coéquipiers ».
Les mesures du « Pacte 2020 » seront mises en application « dès le début de l’année prochaine », a fait savoir la direction.