Les ouvriers de l'usine Smart en Moselle voient leur contrat de 39 heures payé au prix de 37 depuis ce lundi 3 octobre.
C’est la fin d’une bataille de plus d’un an entre les syndicats et la direction de l’usine Smart à Hambach en Moselle. Les employés de l’usine vont finalement embaucher aujourd’hui pour travailler selon un contrat de 39 heures, mais ils seront payés pour 37 heures seulement. Une mesure évoquée l’année dernière déjà pour sauvegarder les 650 emplois de l’usine malgré une baisse significative de la production.
Les horaires augmentent mais pas les salaires
S’ils avaient déjà connu une hausse des heures de travail de 35 à 37 heures hebdomadaires, le salaire avait suivit, mais pas cette fois. L’ensemble des mesures entrera progressivement en vigueur, et les ouvriers sont les premiers concernés avec des postes qui pourront se finir à 23h au lieu de 22h15 et dix samedis, sur deux postes, travaillés dans l’année. Les cadres de l’usine mosellane ne passeront aux 39 heures qu’en janvier prochaine, avec une réduction des jours de RTT.
Ces modifications interviennent dans le cadre du « Pacte 2020 » de l’entreprise, qui vise à « améliorer la compétitivité » avec une augmentation provisoire du temps de travail à 39 heures pour repasser à 37 heures en 2019 et 35 heures en 2020. Un compromis pour les employés qui permettrait à l’entreprise de ne procéder à aucun licenciement économique.
A défaut d’autre chose les employés acceptent
La direction avait sondé le personnel en septembre 2015 avec une référendum consultatif sur la question. Environ 56% des employés étaient favorables à ce changement mais seulement 39% des ouvriers. Les syndicats contestaient fortement la décision et la direction avait procédé à la signature d’avenants par chacun des employés, au risque de devoir délocaliser la production en Slovénie.
95% des employés ont accepté de signer comme l’explique l’un d’eux, Thierry Drouin : « On risquait le chômage, donc on n’a pas trop eu le choix ». Des salariés qui ont donc préféré travailler plus pour gagner autant que ne pas travailler du tout. Les syndicats de leur coté dénonçaient une « régression sociale » et un « plan de la dernière chance » ou encore « un chantage à l’emploi ». D’autant plus que selon eux « le volume de travail n’est pas au rendez-vous » par rapport à l’augmentation des heures.