Une cyberattaque contre un réseau d’oléoducs paralyse les États-Unis

Des lignes de codes.Negative Space / Unsplash
Une cyberattaque touche un réseau d’oléoducs fournissant la moitié des carburants de la côte est des États-Unis.
Le lundi 10 mai 2021, le plus important des opérateurs d’oléoducs des États-Unis, Colonial Pipeline, essaie toujours de reprendre le contrôle du son réseau permettant de fournir la moitié des besoins en carburants pétroliers sur la côte est. La cyberattaque menée à l’encontre du groupe aurait permis aux hackers de récolter pas moins d’une centaine de gigas de données. Afin de ne pas divulguer ses informations, ces derniers demandent une rançon.
Une attaque au « rançongiciel » sévit chez l’un des plus grands réseaux d’oléoducs aux Etats-Unis
Vendredi 7 mai, Colonial Pipeline a dû cesser toutes opérations suite à une cyberattaque. De ce fait, le groupe ne peut plus faire transiter kérosène, essence et fioul sur les plus de 8 800 km de pipelines présents aux États-Unis. Reliant des raffineries installées sur la côte du Golfe du Mexique autour de Houston (Texas) jusqu’aux stations-services et aéroports du nord-est des États-Unis, le réseau d’oléoducs permettait de faire transiter environ 2,5 millions de barils de carburant par jour. Pour imager, sachez que cela représente 45 % de l’approvisionnement de la côte Est américaine.
Andrew Lipow, président du cabinet de conseil Lipow Oil Associates, déclare ainsi : « Ma principale crainte, pour ce qui concerne les consommateurs, c’est qu’on aboutisse à une ruée sur les stocks d’essence dans les stations-service, ce qui ne ferait qu’amplifier ce qui est en train de se passer dans les terminaux pétroliers ».
Ce dimanche, Colonial Pipeline annonçait être en capacité de rouvrir une petite partie de ses lignes de distribution. Les lignes principales n’ont cependant pas encore été rouvertes. La compagnie signale : « Nous ne remettrons notre système complet en ligne que lorsque nous pensons qu’il est sûr de le faire, avec le feu vert des autorités fédérales ». Nous ne savons ainsi pas encore quand le réseau d’oléoducs repartira. M. Lipow souligne ainsi que « Si l’oléoduc est fermé pour un ou deux jours, c’est un problème mineur. S’il reste hors service quatre ou cinq jours, on va avoir des pénuries dans les terminaux qui vont commencer à se répercuter dans les stations-services ».
Face à la situation, des négociants américains ont réservé au moins six tankers pour acheminer de l’essence depuis l’Europe jusqu’à la cote est des États-Unis. Un autre exploitant d’oléoducs, Kinder Morgan, essaie tant bien que mal d’augmenter les volumes de livraison depuis vendredi. Sa capacité dans la région est de 720 000 barils par jour.