Wall Street en légère baisse
Wall Street baissait un peu jeudi à la mi-séance, peinant à s’orienter clairement entre des annonces jugées décevantes de la Banque centrale europénne (BCE) et, aux Etats-Unis, une salve de chiffres contrastés: le Dow Jones perdait 0,31% et le Nasdaq 0,35%.
Vers 17H00 GMT, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 55,25 points à 17.674,43 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 17,68 points à 5.105,55 points.
Très regardé par les investisseurs, l’indice élargi S&P 500 reculait de 8,36 points, soit 0,40%, à 2.071,15 points. Depuis l’ouverture, les principaux indices ont changé plusieurs fois de direction, sans jamais enregistrer de mouvements très marqués.
«C’est très irrégulier aujourd’hui», a reconnu Bill Lynch, de Hinsdale Associates. «La principale explication de la faiblesse du marché, c’est peut-être que la BCE a déçu par rapport aux attentes sur ses mesures de soutien.» La BCE et son président, Mario Draghi, ont certes annoncé de nouvelles mesures de soutien à l’économie, dont une prolongation de six mois de son programme de rachats de dette et une nouvelle baisse de son taux de dépôt.
«Mais ils n’ont pas changé le montant mensuels des rachats d’actifs, toujours à 60 milliards d’euros, donc cela a provoqué cette déception», a expliqué M. Lynch. Toutefois, le déclin de Wall Street était beaucoup plus mesuré que celui des places européennes qui ont dans l’ensemble perdu 2 ou 3%.
L’évolution des marchés américains est particulièrement imprévisible jeudi «puisque planent beaucoup d’incertitudes sur les politiques monétaires, les changes et le pétrole», à la veille d’une réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne, a prévenu Patrick O’Hare de Briefing.
Pour le moment, les investisseurs ont pu digérer une série de chiffres plus ou moins encourageants aux Etats-Unis, dont un redressement un peu plus fort que prévu des commandes industrielles en octobre.
De façon moins favorable, «la vraie surprise, c’était une chute d’un indice sur l’activité dans les services» en novembre, a jugé M. Lynch, soulignant néanmoins qu’elle s’était nettement maintenue en expansion.
«Et demain, il y a bien sûr les chiffres officiels sur l’emploi américain» pour novembre, «donc les investisseurs sont peut-être un peu nerveux», a-t-il conclu.
Après avoir déjà pris connaissance d’estimations favorables sur le sujet du groupe ADP, les marchés attendent de bons chiffres du département du Travail, ce qui confirmerait la perspective, désormais jugée très probable, d’un début de normalisation monétaire de la part de la Réserve fédérale (Fed) à l’issue de sa réunion de la mi-décembre.
La présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen a tout de même reconnu jeudi que l’appréciation du dollar ces derniers mois avait rendu la Fed «plus prudente» dans son intention de relever ses taux d’intérêt, presque nuls depuis 2008.
– PVH baisse –
Parmi les valeurs, le fabricant de semi-conducteurs Avago bondissait de 9,76% à 145,12 dollars après avoir annoncé des résultats jugés meilleurs que prévu, notamment une nette hausse de son bénéfice net.
Le distributeur Costco, fonctionnant sur le principe d’un abonnements, prenait 2,59% à 165,26 dollars après avoir fait état d’une stabilité de ses ventes à périmètre comparable en novembre, jugée comme une bonne surprise.
La chaîne de magasins à bas prix Dollar General gagnait 4,25% à 68,13 dollars après avoir annoncé une légère hausse de ses ventes et de ses bénéfices au dernier trimestre.
Le groupe de vêtements PVH, qui possède notamment Calvin Klein et Tommy Hilfiger, perdait en revanche 7,17% à 86,67 dollars sans convaincre les marchés après avoir maintenu ses prévisions annuelles malgré une petite baisse de son chiffre d’affaires et de ses bénéfices trimestriels.
Le conglomérat industriel General Electric s’adjugeait 0,65% à 30,16 dollars après avoir fait état de négociations exclusives avec le Crédit mutuel français en vue de lui céder des activités en Europe qui représentent 7,5 milliards de dollars.
Le marché obligataire chutait, le rendement des bons du Trésor à dix ans avançant à 2,297% contre 2,177% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,044% contre 2,907%.