AccorHotels et Courtepaille pointés du doigt pour discriminations à l’embauche
Les deux groupes ont été épinglés par la ministre du Travail mardi soir. Ils n'ont pas réussi à mettre en oeuvre un plan contre les discriminations à l'embauche après des testings révélateurs.
Sale temps pour AccordHotels et Courtepaille. La ministre du travail Myriam El Khomri a décidé de pointer les deux groupes du doigt mardi soir pour discriminations à l’embauche. Puisqu’ils ont failli à mettre en place des mesures efficaces suite à un premier avertissement en décembre dernier, le gouvernement a décidé de les exposer au grand jour.
Le ministère teste la discrimination à l’embauche
Pour la ministre, “la situation de ces deux entreprises est particulièrement préoccupante”, au point qu’elle se prépare à porter l’affaire devant le Défenseur des droits, Jacques Toubon. Pourquoi donc ? “D’une part, parce que le testing a clairement conclu à un risque élevé de discriminations. D’autre part, parce qu’elles ne sont pas parvenues, malgré de multiples relances, à produire un plan d’action satisfaisant pour remédier à leur situation” a-t-elle déclaré.
Cette sanction fait suite à une campagne de testing menée entre avril et septembre 2016 par le cabinet ISM Corum à la demande du ministère. Le gouvernement a fait envoyer des faux CV à près de quarante entreprises de plus de 1.000 salariés ainsi que des recruteurs dans la fonction publique, dans le but de juger leurs politiques d’embauche.
Accor et Courtepaille mauvais élèves
Le test visait a mesurer l’influence du nom sur les réponses des employeurs. Les CV, rigoureusement identiques au niveau du sexe, de l’âge, de la résidence, de la nationalité française, de l’expérience et de la formation étaient envoyés avec deux noms différents, l’un d’origine maghrébine et l’autre d’origine “hexagonale”. Douze entreprises s’étaient rendues coupables de discriminations significatives en défaveur des noms maghrébins d’après les résultats anonymes publiés en décembre. Les entreprises n’avaient pas été citées afin de leur laisser le temps de mettre des plans d’actions en place.
Après vérification par le cabinet d’audit Vigeo Eiris, seuls AccorHotel et Courtepaille n’ont pas réussi à redresser la barre au niveau des procédures de recrutement et de leurs engagements internes depuis décembre. Courtepaille se dit “surpris d’être cité de cette manière dans ce rapport” car ils ont été présentés en novembre comme ”bon élève’‘ pour le bon travail de recrutements et de non-discrimination, notamment au sein du siège. AccordHotels déclare avoir“pris acte” de ces conclusions et juge la démarche “constructive” tout en admettant que “les résultats de ce testing sont clairement insuffisants”.