Black Friday : pourquoi certains grands acteurs commerciaux boycottent-ils ?
Certaines grandes marques ou plateformes de commerce en ligne arguent d'éthique et de risque commercial pour justifier ce choix.
C’est une première pour la plateforme : eBay ne participe pas à l’édition 2022 du Black Friday. Plus précisément, la branche française ne proposera aucune remise sur les produits neufs à cette occasion.
Pourtant, plus de 50% des consommateurs français envisagent un ou des achats lors de cet événement, si l’on en croit les conclusions d’une menée par Harris Interactive pour la MAIF et le collectif Green Friday.
La justification d’eBay
L’enquête concluait en outre au fait que 30% des personnes interrogées indiquaient ne vouloir rien acheter, quand 15% restaient indécis.
Sarah Tayeb, directrice adjointe d’eBay, est consciente du manque à gagner que cela peut représenter mais “à long terme, mise sur la croissance” des produits de seconde main. Même son de cloche bien sûr du côté de la directrice générale Céline Saada-Benaben, qui estime sur Radio Classique que “Noël sera basé sur les produits de seconde main et sur le reconditionné, que ce soit pour les cadeaux ou les décorations”.
Un Black Friday “toute l’année”
La mode n’est pas en reste, à l’instar de la plateforme Vestiaire Collective, spécialisée dans la seconde main et qui a banni quelque 27 marques teforme de vente de produits de seconde main, qui a banni 27 marques d'”ultra fast fashion” (comme SheIn ou Topshop) “à l’aube du Black Friday”, disant ainsi au revoir à 5% de son catalogue. Hors secteur de la mode Leboncoin ou BackMarket indiquent quant à eux que “le Black Friday, c’est toute l’année”.
Isabelle, alias MegaPinthea du mouvement Extinction Rebellion salue ce type d’engagement même si elle remarque : “Le fait de communiquer sur ce boycott est aussi un argument de vente pour les enseignes, il est donc loin de favoriser la sobriété, mais il participe d’une prise de conscience”.
Un choix “à l’encontre de l’économie”
Thibaut Ringo, directeur général d’Altermundi et cofondateur du Green Friday (qui regroupe 500 structures boycottant l’événement), juge que même s’il s’agit d’un choix allant “peut-être parfois à l’encontre de l’économie”, il a de quoi rendre “fier”.
Et selon lui, le fait de ne pas avoir d’actionnaires est un modèle permettant l’investissement “dans de nouveaux projets”.