Le déficit de la Sécurité sociale “plus faible que prévu” en 2015
Le déficit de la Sécurité sociale s’est amélioré en 2015, plus vite que prévu, atteignant 10,6 milliards d’euros, principalement en raison d’une meilleure “maîtrise des dépenses” s’est félicité mardi le ministre des Finances, Michel Sapin.
Le déficit du régime général (Assurance maladie, accidents du travail, famille, vieillesse) en 2015 atteint 6,6 milliards d’euros, soit 2,4 milliards d’euros de moins que les prévisions, selon des chiffres quasi définitifs de Bercy.
“En 4 ans, nous avons divisé par trois le déficit du régime général. Il n’a jamais été aussi bas depuis 2002”, souligne sur son blog la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
En incluant le Fonds de solidarité vieillesse (qui verse le minimum vieillesse et les cotisations retraites des chômeurs), le déficit s’établit ainsi 10,6 milliards d’euros contre 12,8 attendus. En 2014, il était de 13,2 milliards d’euros.
L’amélioration des comptes s’expliquerait par des dépenses moins importantes que prévu, notamment dans la gestion administrative.
La moindre revalorisation des prestations familiales aurait également permis de faire davantage d’économies qu’attendu.
“Déficit Sécu : le redressement des comptes va encore + vite que prévu grâce à nos réformes, sans déremboursement, avec des droits nouveaux”, s’est félicitée dans un tweet Marisol Touraine.
Il y a eu “une maîtrise des dépenses, sans pour autant qu’on ait diminué le niveau de remboursement aux assurés, et sans qu’on ait placé les hôpitaux publics dans une situation intenable”, a également souligné Michel Sapin.
L’Assurance maladie, en dépit du vieillissement de la population, résorbe elle aussi son déficit, qui atteint 5,8 milliards d’euros, soit une réduction de 700 millions d’euros par rapport à 2014, alors qu’il était prévu qu’il s’aggraverait.
Les recettes ont également été plus abondantes qu’escompté grâce notamment à des meilleurs rendements des placements, selon une source à Bercy. Les recettes sur la consommation de tabac se sont également révélées supérieures.
Equilibre en 2020 ?
L’objectif du gouvernement de passer sous la barre symbolique des 10 milliards d’euros de déficit pour 2016 se rapproche, même si le retour à l’équilibre n’est pas prévu avant au moins 2020. Le gouvernement table sur un déficit d’un milliard d’euros en 2019.
En 2016, pour la première fois depuis douze ans, la branche vieillesse doit retrouver l’équilibre, avec même un “léger excédent” de 500 millions d’euros, a prédit le gouvernement lors de la présentation en septembre du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Elle a déjà repris des couleurs, avec un déficit de 300 millions euros en 2015 (moins 600 millions attendus).
Une situation qui, selon la Commission des comptes de la Sécurité sociale, résulte en grande partie de la réforme de 2010 ayant décalé l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
Le déficit de la Sécurité sociale est l’une des trois composantes du déficit public, qui intègre également le budget de l’État et les comptes des collectivités locales, eux aussi traditionnellement déficitaires. La Sécurité sociale représente près de la moitié de la dépense publique.
Le ministre des Finances a déjà prévenu début mars que le déficit public de la France serait “inférieur” aux prévisions en 2015, en raison notamment d’un déficit budgétaire plus faible que prévu, à 70,5 milliards contre 73,3 milliards anticipés.
Le gouvernement s’est engagé à ramener le déficit public à 3,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, puis à 3,3% cette année, avant de repasser en 2017 sous la barre symbolique des 3% du PIB fixée par le pacte européen de stabilité.
Le chiffre officiel du déficit public sera connu le 25 mars, lors de la publication par l’Insee des comptes nationaux et de la dette des administrations publiques pour le quatrième trimestre 2015.