Fram : DocteGestio propose un plan de continuation
Le PDG du groupe DocteGestio, l’un des trois candidats à la reprise de Fram, a annoncé mercredi à Toulouse avoir modifié son offre pour proposer un plan de continuation, alors que le tribunal tranchera sur l’avenir du voyagiste toulousain le 25 novembre.
Trois candidats sont sur les rangs pour reprendre le groupe, placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Toulouse le 30 octobre. Le groupe Karavel-Promovacances et son actionnaires LBO France avaient été les premiers à déposer une offre, avant d’être rejoint par NG Travel et DocteGestio.
Les trois repreneurs potentiels et le groupe Homair Vacances qui souhaite reprendre uniquement une partie des actifs, avaient rendez-vous mercredi pour être entendus par le tribunal. Au sortir de l’audience, le PDG de DocteGestio, Bernard Bensaid, a annoncé avoir fait évoluer son dossier pour proposer finalement un plan de continuation.
Une entreprise en redressement judiciaire a trois issues: un plan de cession, un plan de continuation ou la liquidation. Dans le premier cas, le repreneur prend les actifs mais aucune dette. Il achète un outil industriel.
Dans le cas d’un plan de continuation, l’entreprise reste telle quelle et la dette est allégée soit parce que les créanciers acceptent d’y renoncer en partie, soit parce que le tribunal la rééchelonne.
Cela suppose dans le cas de Fram que le repreneur prenne part au capital.
M. Bensaid a assuré avoir déjà l’accord de certains actionnaires pour racheter un « bloc de contrôle », aux côté d’un fonds franco-chinois dont le nom n’a pas été dévoilé. M. Bensaid s’est dit « confiant » sur le fait de convaincre d’autres actionnaires avant le délibéré du 25 novembre fixé à 14H.
« Idéalement, nous souhaitons acquérir 95% du capital », a déclaré M. Bensaid, le fonds franco-chinois possédant in fine 50% des parts, a-t-il précisé. « Nous apportons 25 millions d’euros en garantie du plan de continuation ».
Le capital de Fram est actuellement détenu à 80% par les deux branches de la famille fondatrice. Air France détient aussi près de 9% des parts, le restant du capital (soit quelque 12%) étant réparti entre des actionnaires individuels proches de la famille.
Le PDG a affirmé son intention de conserver les 650 emplois de France et les emplois de l’étranger, qu’il a chiffré à 750.
-Scepticisme et inquiétude-
Auparavant, les responsables de NG Travel et de Karavel-Promovacances avaient eux aussi défendu leurs projets de reprise, qui passeraient par des plans de cession.
Le groupe Karavel-Promovacances propose finalement de reprendre 429 CDI et la totalité des contrats temporaires. Il propose une somme de 10 millions d’euros et une enveloppe globale de 40 millions d’euros.
Défendant un « projet industriel » en vue de constituer le « premier pôle de Tour operating en France », le pDG Alain de Mendonça a estimé avoir fait « les meilleurs efforts pour les salariés et pour le groupe Fram » en améliorant son offre initiale.
NG Travel, associé à JPF Travel, reprendraient quant à eux 360 CDI et l’ensemble des contrats temporaires, a indiqué Jean-Louis Levy, avocat de JPF Travel, intéressé à reprendre les activités de voyages d’affaires.
« Il y a un seul vrai projet qui tient la route, celui de LBO Karavel », a réagi une salariée inquiète, présente au tribunal. Elle a aussi rappelé que ce candidat avait marqué son intérêt pour Fram depuis plusieurs semaines.
Michel Cabrol, directeur financier de Fram, s’est montré sceptique face à l’offre modifiée de DocteGestio. « Il y a deux préalables: un, je détiens le capital, deux, je démontre l’évidence des fonds », a-t-il déclaré, ajoutant qu’un plan de continuation coûterait « au minimum » 40 millions d’euros.
Thouraya Ferchichi, élue CFDT, s’est déclarée « prudente » face à cette offre. Cela « nécessiterait peut-être un délai supplémentaire que les employés ne peuvent pas se permettre », a-t-elle dit à l’AFP.