Pour certains Français les violeurs auraient des raisons de passer à l’acte !
Le viol est un acte odieux qui est condamné par la loi, mais certains Français sont en mesure d’accorder des circonstances atténuantes à certains individus. Nombreux sont ceux qui se persuadent que les premières responsables sont les femmes.
Nombre de Français (61%), et encore plus de Françaises (65%), considèrent aussi qu’un homme a plus de mal “à maîtriser son désir sexuel qu’une femme”, d’après ce sondage Ipsos pour l’association Mémoire traumatique et victimologie.
“C’est le mythe sexiste d’une sexualité masculine naturellement violente, pulsionnelle et prédatrice”, relève l’association dans cette premièrephotographie des “représentations sur le viol et les violences sexuelles”. L’association salue également l’apport précieux des campagnes d’information, des plans gouvernementaux et “le travail énorme” des associations en ce domaine.
Pourtant, en dépit de ces efforts, “loi du silence, déni, impunité, absence de reconnaissance, de protection et abandon des victimes de violences sexuelles règnent encore en maîtres”, déplore la présidente de Mémoire traumatique, la psychiatre Muriel Salmona.
98 000 viols référencés en France par an
Une enquête s’est focalisée sur le viol et surtout l’avis des Français à propos de cette agression. Au vu des statistiques partagées au fil de ces 5 dernières années, nous avons pu apprendre que près de 98 000 viols ou tentatives avaient été enregistrés. Ce chiffre est alarmant et pourtant, les Français sont loin de cette statistique. Selon une récente enquête, ils sont 41% à penser qu’il y a seulement 10 000 voire 50 000 agressions de ce genre par an en France. Ce n’est pas la seule constatation faite par l’association Mémoire Traumatique et Victimologie via une étude réalisée par Ipsos.
Les Français estiment que 25% des victimes portent plainte. Elles ne sont en fait que 10%. Enfin, les sondés considèrent que certaines victimes accusent à tort leur agresseur, pour se venger (32%) ou pour attirer l’attention (23%).
“Ce mythe est tenace. Ce sont les seuls crimes ou délits pour lesquels on soupçonne a priori la personne qui s’en déclare victime”, s’émeut Mme Salmona. L’enquête a été réalisée via internet du 25 novembre au 2 décembre 2015, auprès d’un échantillon de 1.001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Pour certains sondés, les violeurs auraient des raisons de passer à l’acte
La perception de 30.7% des 18/24 ans est alarmante, car ils sont convaincus que les femmes lorsqu’elles sont contraintes peuvent éprouver du plaisir. Cela fait donc référence au fameux « Non » que l’on transforme en « Oui ». Les associations affirment que le refus ne doit pas être pris pour un autre fait et qu’il est primordial de respecter le souhait des femmes. Certains sondés considèrent ces dernières comme responsables, car nombreux sont ceux qui prononcent cette phrase glaçante : « Elle l’a bien cherché ». Le port de la mini-jupe est aussi un motif pour expliquer le viol, mais il n’est pas le seul.
Des pensées glaçantes sur le viol conjugal
Car le mythe du “vrai viol” perdure : à l’extérieur, sous la menace d’une arme, par un inconnu, à l’encontre d’une jeune femme séduisante. Rien n’est plus faux. Dans 90% des cas, les victimes connaissent leur agresseur. 58% des viols sont perpétrés dans le couple et, pour les mineurs, 53% au sein du cercle familial. Plus de la moitié des sondés (55%) jugent à tort que l’espace public est le plus dangereux.
Pour 27% des sondés, le fait d’adopter une attitude séductrice, de flirter ou encore de se rendre au domicile d’un inconnu est un motif de déresponsabilisation de l’agresseur. D’autres sont convaincus que le viol conjugal n’existe pas et cette pensée est partagée par 17% des sondés. Ils estiment qu’une relation sexuelle forcée au sein d’un couple ne peut pas être synonyme de viol. C’est également le cas pour la fellation forcée qui est considérée comme une agression sexuelle. 24% des personnes insistent sur le fait que ce n’est pas un viol. Il est important de rappeler qu’il s’agit d’un acte mettant en avant une pénétration sexuelle qui est réalisée sous la surprise, la menace, la violence ou la contrainte.