Nicolas Charbonnier surnommé, l’étrangleur de Strasbourg écope de la perpétuité
Même si les crimes se sont déroulés il y a près de 30 ans, la douleur pour les proches est toujours aussi forte. La justice a décidé de le condamner à la peine la plus lourde, assortie d’une peine de sûreté de quinze ans. Nicolas Charbonnier avait été surnommé « l’étrangleur de Strasbourg ».
La cour d’assises du Bas-Rhin a assorti cette peine d’une période de sûreté de 15 ans. L’homme âgé de 53 ans, qui avait échappé à la justice pendant 27 ans avant d’être rattrapé en 2013 par une empreinte de sa main laissée sur le lieu d’un de ses crimes, “s’attendait à une peine de cette nature, exemplaire”, a commenté l’un de ses avocats, Me Éric Braun.
“Je ne suis pas sûr qu’il fera appel, car il était sincère quand il disait qu’il voulait payer” pour ses actes, a ajouté le défenseur.
Les jurés ont suivi les réquisitions de l’avocat général Laurent Guy, qui avait fustigé des “crimes pervers” mus par une “pulsion abjecte” et un “égoïsme sans borne”.
Il y a 30 ans, l’étrangleur de Strasbourg commet l’impensable
Aujourd’hui, cet individu est âgé de 53 ans et il terminera sa vie derrière les barreaux. Ce 23 mars, la justice française a décidé de la condamner à la prison à vie pour des faits qui datent de 30 ans. À l’époque, la ville de Strasbourg est plongée dans le noir le plus profond puisque les journaux évoquent le décès d’une jeune adolescente de 17 ans. Cette dernière avait vécu un véritable calvaire puisqu’elle avait été tuée par strangulation, d’où le nom donné à cet individu reconnu coupable. En parallèle, il avait violé une petite fille, mais il n’avait pas réussi à mettre fin à ses jours.
Cet homme est désormais le père d’une petite fille
Le mode opératoire était également sordide, cet homme avait pu pénétrer dans le domicile en 1986. Les deux victimes avaient ainsi été surprises et se retrouvaient sans aucune défense face à cet homme. Son avocate a tenté de lui apporter son aide pendant l’audience notamment en indiquant à la justice que Nicolas Charbonnier n’était plus le même homme. Il avait donc changé au cours de ses 30 années, mais cela n’a pas adouci les jurés qui ont décidé de lui attribuer la perpétuité. Malgré les horreurs qu’il avait pu commettre, il avait réussi à refaire sa vie aux côtés de sa femme.
“Il a repris son âme au diable”
Dès le début du procès, l’accusé avait reconnu avoir commis “l’horreur” : il a affirmé s’être introduit chez ses victimes dans le but de les cambrioler, mais sans pouvoir expliquer pourquoi il avait ensuite cédé à des pulsions sexuelles et meurtrières.
Il a aussi jugé “ignobles” et “intolérables” les appels téléphoniques anonymes dans lesquels, se faisant passer pour “Zorro”, il avait nargué les parents de la petite Marion peu après les faits.
“Le Charbonnier d’hier n’est pas le Charbonnier d’aujourd’hui”, avait plaidé son autre avocate, Me Caroline Bolla, en estimant que son client ne méritait pas la perpétuité car “il n’est plus dangereux pour la société”.
C’est dans la région bordelaise que l’ancien militaire avait refait sa vie, devenant tour à tour déménageur, employé de banque ou vendeur en intérim. Il avait vécu 17 ans avec une femme dont il a eu une fille, aujourd’hui âgée de dix ans.
“Si Nicolas Charbonnier a vendu son âme au diable pendant une période de sa vie, il l’a reprise ensuite, et depuis longtemps”, avait dit Me Bolla, rappelant qu’il avait eu “une vie totalement normale après la commission des faits”.
Au bout du compte, a commenté Me Braun, “la cour d’assises a prononcé la peine la plus exemplaire, car manifestement les 30 ans de son existence normale n’ont pas effacé l’horreur des actes qu’il a commis”.
Le meurtrier ne devrait pas faire appel de cette condamnation
Ce père de famille d’une fillette de 10 ans a essayé pendant l’audience d’expliquer son geste, mais il en a été incapable. Il a insisté sur le fait qu’il avait pénétré ce logement dans le but de le cambrioler, il ne souhaitait pas tuer ou violer des victimes. Au cours des 5 journées d’audience, il a demandé pardon aux familles et il a assuré qu’il était conscient du mal engendré. « L’étrangleur de Strasbourg » a été condamné par la cour d’assises du Bas-Rhin à une période de sûreté de 15 ans. Après avoir échappé à la justice pendant 27 ans, il passera désormais ses nuits derrière les barreaux et il n’aurait pas l’intention de faire appel de cette décision. Il a également reconnu que le pardon était impossible.