Le “trimestre anti-inflation” critiqué par des associations de consommateurs

Photo d'illustration. Un hypermarché.Pixabay
La mesure du gouvernement n'a pas les faveurs de trois grandes associations qui recommandent au gouvernement
Pour trois des plus importantes associations de consommateurs, à savoir l’UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV), l’opération commerciale “trimestre anti-inflation” n’aboutira “en aucun cas” aux prix “les plus compétitifs possibles”.
L’opération doit débuter le 15 mars pour se terminer le 15 juin, et elle consiste à laisser les enseignes de la grande distribution choisir librement une sélection de produits sur lesquels elles s’engagent à proposer “le prix le plus bas possible” en rognant sur leurs marges.
Une lettre à Élisabeth Borne
L’AFP a pu prendre connaissance d’un courrier adressé au gouvernement, et signé par ces trois associations.
Sur le fait de rogner sur les marges, aucune loi ne l’encadre, leur faisant dire que l’exécutif “se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing)”.
Suspendre l’encadrement du “seuil de revente à perte”
Elles suggèrent la suspension d’une disposition légale qui contraint les supermarchés à garder une marge de 10% sur les produits alimentaires.
Il s’agit du SRP+10, datant de 2019 et qui avait été adopté dans le cadre de la loi Egalim 1, en vue de protéger le revenu des agriculteurs. Ce seuil contraint les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus cher que le prix d’achat.
“Une grande opération publicitaire”
Seulement, d’après des travaux d’évaluation parlementaires, la mesure SRP+10 “ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif” d’accroître la rémunération des producteurs agricoles.
Une mesure estimée par la commission des Affaires économiques du Sénat à 600 millions d’euros pour les consommateurs. Entrée en vigueur à titre “expérimental” jusqu’au 15 avril 2023, elle devrait être reconduite si la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille est votée en première lecture à l’Assemblée nationale et au Sénat.