Les emblématiques boîtes en bois du camembert menacées de disparition : quelles raisons derrière ce risque ?

Image d'illustration. FromagesADN
Les célèbres boîtes en bois qui protègent et identifient le camembert pourraient bientôt être remplacées. Des évolutions réglementaires, environnementales ou industrielles menacent ce symbole traditionnel du fromage français, suscitant inquiétudes et débats parmi producteurs et consommateurs.
Tl;dr
- Fermeture annoncée de l’usine Cibem en 2026.
- 104 salariés concernés par un plan de reclassement.
- Vive émotion et incompréhension à Saint-Pierre-en-Auge.
Une page se tourne à Saint-Pierre-en-Auge
Le spectre de la fermeture plane désormais sur l’usine Cibem de Saint-Pierre-en-Auge, haut lieu du patrimoine industriel local depuis 1885. Connue pour ses boîtes de camembert en bois, cette fabrique avait été sauvée in extremis en 2011 grâce au rachat par la SNEC, filiale du groupe Lactalis. Mais aujourd’hui, la situation semble irréversible : la direction a évoqué une « décision particulièrement difficile », motivée par une « situation économique déficitaire persistante ».
L’annonce qui bouleverse tout un territoire
Aucune date officielle n’a encore filtré, mais la fermeture pourrait intervenir au premier semestre 2026. À travers le village, l’annonce laisse place à l’amertume. La nouvelle a été reçue comme un coup de massue : « C’est toute l’âme de la commune qui va s’en aller », confie une habitante sous le choc, tandis que le maire, Jacky Marie, se dit lui aussi profondément touché : « J’ai passé dix ans de ma vie dans cette usine. »
L’inquiétude et la colère des salariés
La brutalité de la décision n’a pas épargné les rangs des salariés. « C’est d’une brutalité inouïe », souffle une employée forte de treize années d’ancienneté, alors que d’autres dénoncent le manque d’anticipation. L’étonnement domine aussi parmi les représentants syndicaux : même s’ils pressentaient des difficultés, ils ne s’attendaient pas à une telle issue.
À ce jour, 104 personnes voient leur avenir professionnel suspendu à un fil. Pour tenter d’apaiser les inquiétudes, la direction assure que chaque salarié bénéficiera d’un accompagnement personnalisé :
- Solutions de reclassement interne dans le Calvados
- Nouvelles opportunités externes identifiées pour les employés concernés
Le député Jérémie Patrier-Leitus, sollicité par Ouest-France, affirme avoir reçu l’assurance que tous se verront proposer un CDI localement.
Et maintenant ? Entre résignation et mobilisation collective
Ce vendredi, élus locaux et représentants du personnel avaient rendez-vous avec la direction pour tenter d’envisager la suite. Un symbole régional s’apprête peut-être à disparaître – et avec lui, une part précieuse de l’histoire ouvrière normande. Les regards se tournent désormais vers les prochaines semaines, scrutant chaque développement susceptible d’offrir un nouvel espoir aux salariés comme à leur commune.
