Les socialistes repensent leur approche pour imposer les grandes fortunes

Image d'illustration. Argent richesseADN
Face à la question sensible de la taxation des plus grandes fortunes, le Parti socialiste prépare une nouvelle proposition. Objectif : repenser l’imposition des hauts patrimoines afin de mieux répondre aux enjeux d’équité fiscale et de financement public.
Tl;dr
- Négociations tendues à l’Assemblée sur le budget 2026.
- Les socialistes proposent deux nouvelles taxes sur les hauts patrimoines.
- Compromis encore incertain avec le bloc central.
Débats intenses autour des recettes du budget 2026
Tandis que la discussion sur la partie recettes du budget 2026 s’est ouverte à l’Assemblée nationale, ce vendredi, l’hémicycle bruisse déjà d’intenses tractations. Les prochains jours s’annoncent déterminants, et le week-end promet d’être rythmé par de multiples négociations entre élus à la recherche d’un compromis, notamment sur la délicate question de la fiscalité des hauts patrimoines.
Deux amendements socialistes pour taxer les grandes fortunes
Au cœur des débats, le groupe socialiste de l’Assemblée nationale a choisi de remettre sur la table deux propositions inspirées de la célèbre taxe Zucman, mais avec une révision notable de leur périmètre. Selon plusieurs sources parlementaires, ces élus suggèrent en premier lieu l’instauration d’un impôt minimum de 3 % appliqué aux patrimoines dépassant « 10 millions d’euros », là où la version originale visait un seuil de 100 millions pour un taux de 2 %. Cette mesure, bien qu’incluant les biens professionnels, se distingue toutefois par l’exclusion des entreprises familiales et dites « innovantes », une réponse directe à certaines critiques du gouvernement. L’un des membres du groupe PS précise : « C’est cette mesure que nous poussons dans nos discussions avec le gouvernement ».
Par ailleurs, les socialistes défendent aussi une « contribution différentielle » dès 5 millions d’euros de patrimoine, excluant cette fois les biens professionnels. Son calcul serait progressif, selon trois tranches :
- 1 % entre 5 et 10 millions
- 2 % entre 10 et 50 millions
- 3 % au-delà de 50 millions d’euros
Négociations et incertitudes autour d’un éventuel compromis
Du côté du bloc central, certaines concessions en faveur de la justice fiscale pourraient être envisagées, notamment autour de cette seconde proposition excluant les biens professionnels. Deux sources proches de la majorité présidentielle n’écartent pas l’hypothèse d’un compromis, tout en attendant un retour concret du gouvernement sur le chiffrage précis des mesures.
Cependant, tous ne partagent pas cet enthousiasme prudent. La députée insoumise Aurélie Trouvé a pointé sur X un recul selon elle évident, estimant que les socialistes sont en train « de vider » l’esprit originel de la taxe Zucman.
Poursuite des débats et attentes multiples
Pour l’heure, comme le confirme Philippe Brun, député socialiste de l’Eure, « Aucune discussion sérieuse n’a eu lieu pour l’instant. Nous sommes dans l’attente d’un retour ». Les amendements ne devraient d’ailleurs pas être examinés avant samedi et, si un accord émergeait, il faudrait alors compenser les recettes moindres attendues par d’autres mesures. Autant dire que la partie est loin d’être jouée.
