L’Iran signera des accords en France pour l’achat de plusieurs Airbus
Dans une interview accordée à Europe 1 et France 2, le président iranien Hassan Rohani confirme que, comme l’a annoncé l’Élysée mardi, des accords commerciaux seront signés lors sa visite prévue la semaine prochaine en France.
Le président Rohani annonce que son pays va acheter des Airbus
“Aujourd’hui, nous utilisons déjà des Airbus ou des Boeing (…). Normalement, si les conditions sont bonnes, nos acheteurs achèteront chez l’un des deux et probablement cela sera Airbus“, a déclaré M. Rohani interrogé sur les intentions de Téhéran de signer des accords sur l’achat d’Airbus lors de la visite du président à Paris les 16 et 17 novembre, selon une traduction de ses déclarations fournie par France Télévisions à l’AFP.
“Avant mon voyage, il y a eu des négociations dans le domaine des transports, de l’agriculture et aussi dans le domaine industriel, particulièrement dans le secteur auto, et j’inclus dedans le transport aérien. Durant mon voyage, des protocoles d’accord seront signés et cela constituera une base pour des accords industriels et commerciaux”, a ajouté M. Rohani au cours de cet entretien accordé à Téhéran.
En septembre, le ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi, avait indiqué que l’Iran était en discussions avec les sociétés Airbus et Boeing pour acquérir des avions neufs en contrat de location ou location-vente “d’ici 2020”, sans en préciser le nombre.
M. Akhoundi avait également précisé que des discussions avaient eu lieu avec d’autres sociétés pour des avions court courrier. En août, un responsable de l’aviation civile avait affirmé que l’Iran avait l’intention d’acheter entre 80 et 90 avions de ligne par an.
La flotte iranienne comprend actuellement 140 avions en activité, dont la moyenne d’âge est d’environ 20 ans.
L’industrie du transport aérien était soumise à un embargo américain depuis 1995 empêchant les constructeurs occidentaux de vendre des appareils et des pièces détachées aux compagnies iraniennes, ce qui clouait au sol une partie de leur flotte. Cet embargo avait été partiellement levé en novembre 2013.
L’accord final conclu à Vienne en juillet dernier entre l’Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), permet à Téhéran de développer une filière nucléaire civile tout en l’empêchant de se doter de l’arme atomique, en échange de la levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales, notamment pour acheter des avions de ligne.
Quelque 150 entrepreneurs français, dont les représentants des plus grands groupes français des secteurs pétrolier, de l’automobile, des transports ou de l’industrie du luxe, avaient effectué à Téhéran une mission économique du 21 au 23 septembre pour reprendre pied sur le marché iranien.
“Nous accueillons l’ensemble des investisseurs du monde car il y a de bonnes conditions en Iran (…) la levée des sanctions est dans notre intérêt et l’intérêt de la communauté européenne et l’intérêt des pays voisins et dans l’intérêt de la paix et de la stabilité de la région et dans le monde”, a répondu M. Rohani à une question sur les pays qui profiteront de la levée des sanctions, selon le texte intégral de l’interview.
Les ministres et les délégations économiques et commerciales se succèdent àTéhéran depuis la signature, le 14 juillet, de l’accord historique sur le dossier nucléaire. La France a vu ses échanges avec ce pays s’effondrer, de 4 milliards d’euros en 2004 à 500 millions en 2013, sous l’effet des sanctions internationales imposées à Téhéran depuis 2006 en raison de ses programmes nucléaires controversés.
PSA Peugeot Citroën a annoncé début octobre le lancement en Iran de sa marque DS, spécialisée dans le luxe. PSA et Renault, qui a toujours un partenaire sur place, Pars Khodro, ont détenu jusqu’à un quart du marché iranien et bénéficient encore d’une bonne image de marque en Iran.