Record moindre que prévu des émissions de CO2 de l’énergie en 2022

Photo d'illustration. Une centrale électrique. stevepb / Pixabay
C'est l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui annonce ce record, qui est tempéré par le recours aux énergies vertes.
Ce jour, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie les chiffres des émissions de CO2 liées aux énergies, au niveau mondial. En 2022, elles ont encore augmenté de 0,9%, ce qui constitue un nouveau record.
Une hausse qui est cependant moins importante que prévu en raison de l’envol des énergies vertes qui vient compenser l’utilisation du charbon, du pétrole.
“Une trajectoire de croissance insoutenable” des émissions
L’AIE remarque, dans sa synthèse se basant sur des données nationales publiques :
Le risque d’une croissance débridée des émissions en raison du recours accru au charbon dans le contexte de crise énergétique, ne s’est pas matérialisé, l’essor des énergies solaire et éolienne, des voitures électriques, de l’efficacité énergétique et d’autres facteurs ayant freiné la montée du CO2.
Ces émissions liées à l’énergie représentent plus de 75% du total des gaz à effet de serre et elles maintiennent “une trajectoire de croissance insoutenable”, contribuant au bouleversement climatique.
Hausse de la part du charbon
Ainsi, ce sont près de 37 milliards de tonnes de CO2 qui sont concernées dans ce bilan. Et 550 millions de tonnes ont été contournées par les infrastructures nouvelles d’énergies bas carbone. À titre d’exemple et toujours en 2022, les énergies renouvelables ont représenté l’immense majorité (90 %) de la croissance de la production électrique.
Mais aussi, les énergies fossiles ont été davantage utilisées, à cause de la recrudescence d’épisodes climatiques extrêmes mais aussi aux difficultés de fonctionnement d’un nombre inédit de réacteurs nucléaires.
“Une part de responsabilités” à prendre
Fatih Birol, à la tête de l’AIE, remarque d’une part :
Les impacts de la crise de l’énergie n’ont pas généré la croissance massive des émissions que nous redoutions, et ce grâce à la croissance remarquable des renouvelables, des véhicules électriques, des pompes à chaleur et des technologies d’efficacité énergétique. Sans cela, la croissance des émissions de CO2 aurait été près de trois fois supérieure.
Mais d’autre part, il exhorte les compagnies énergétiques :
Les émissions issues des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) continuent à croître, entravant les efforts visant à répondre aux objectifs climatiques mondiaux(…) Les compagnies internationales et nationales du secteur des énergies fossiles engrangent des revenus record et doivent prendre leur part de responsabilité, en cohérence avec leurs engagements publics à l’égard du climat. Elles doivent revoir leurs stratégies dans le sens d’une réduction réelle de leurs émissions.