Dieselgate : l’État visé par une plainte déposée par trois associations

Image d'illustration. Véhicules d'occasion dieselADN
Trois organisations ont décidé de saisir la justice, estimant que l’État français n’a pas suffisamment agi dans le scandale du dieselgate. Leur plainte vise à dénoncer les manquements des autorités face aux fraudes aux émissions polluantes.
Tl;dr
- Trois associations attaquent l’État pour inaction sur Dieselgate.
- Procès possibles contre Volkswagen, Renault et autres constructeurs.
- Demande d’astreinte de 50 millions d’euros par semestre.
Un recours inédit contre l’inaction de l’État
L’affaire du Dieselgate revient sur le devant de la scène judiciaire française. Ce mercredi, trois associations, dont France Nature Environnement, la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) et ClientEarth, déposent un recours devant le tribunal administratif de Paris. Leur cible : l’inaction de l’État français dans ce scandale aux multiples ramifications. Ces organisations, appuyées par des révélations du journal Le Monde et de la cellule investigation de Radio France, réclament à la justice de « reconnaître la défaillance des autorités publiques et les contraindre à agir sous peine d’une astreinte financière pouvant atteindre 50 millions d’euros par semestre en cas d’inaction persistante ». Une pression judiciaire qui entend bousculer les lignes.
Lourdes accusations envers l’industrie automobile
Derrière cette offensive se cache un constat sans appel : selon ces associations, l’État n’aurait pas su retirer de la circulation des centaines de milliers de véhicules équipés de moteurs truqués. De quoi nourrir une vive indignation, incarnée par Anne Lassman-Trappier, référente qualité de l’air chez FNE, pour qui « L’État privilégie les intérêts économiques des constructeurs au détriment de la santé publique : c’est ahurissant ! ». Un reproche cinglant adressé à un gouvernement sommé d’agir depuis déjà 2023, sans réaction jugée suffisante.
L’enquête et ses répercussions judiciaires
Le scandale du Dieselgate avait éclaté en 2015 avec les aveux fracassants du groupe Volkswagen. La marque allemande reconnaissait alors avoir équipé onze millions de véhicules d’un logiciel falsifiant les tests anti-pollution. Rapidement, le soupçon s’était étendu à d’autres géants automobiles : quatre procès ont été requis par le parquet de Paris contre Volkswagen, Renault, Peugeot-Citroën, et Fiat-Chrysler. Si tous contestent les procédures en cours, la décision finale sur leur renvoi effectif devant la justice appartient désormais aux juges d’instruction.
Sous le regard des consommateurs et des contrôleurs
Dans ce contexte, certains chiffres accablants ressortent : en 2016, une enquête menée par la Répression des fraudes (DGCCRF) pointait jusqu’à 377 % d’écart entre les résultats officiels en laboratoire et ceux mesurés sur route pour certains modèles Renault. Pire encore, un rapport ultérieur évoquait pour PSA une « stratégie globale visant à fabriquer puis commercialiser des moteurs frauduleux ». Face à cette situation complexe, rappelons que :
- L’immobilisation lors du contrôle technique guette certains véhicules non réparés.
- Renault, notamment, a récemment contacté ses clients pour proposer une mise à jour sur ses anciens modèles diesel.
La suite reste donc suspendue aux décisions judiciaires — mais aussi à une éventuelle prise de conscience politique plus large sur la place accordée aux enjeux sanitaires dans les choix industriels.
