Un rapport dévoile les salaires records des grands patrons en 2015, une augmentation de 20% avec 3,5 millions d'euros en moyenne pour les dirigeants des 120 plus grosses entreprises françaises.
Ah qu’il est bon d’être grand patron ! C’est ce que l’on peut se dire à la vue des résultats du rapport annuel de Proxinvest, société spécialisée dans l’analyse des pratiques de gouvernance d’entreprise. Les chiffres sont sans appel et les rémunérations des dirigeants des 120 plus grosses entreprises françaises ont explosé de 20% en 2015 pour atteindre 3,5 millions d’euros en moyenne.
Hausse des rémunérations de dirigeants de 20% en moyenne
Le rapport affiche des rémunérations record qui tiennent compte de l’ensemble des formes de rémunération aussi bien fixes que variables comme les primes, le bonus annuel, les avantages en nature, les stock-options. Ainsi les Présidents exécutifs du SBF 120, l’indice boursier regroupant les 120 entreprises françaises les plus importantes en termes de capitalisation boursière, tournent autour de 3,5 millions de rémunération en 2015. Pour ceux du CAC 40 les résultats sont encore meilleurs avec une hausse de 18% à 5 millions en moyenne, soit plus de 240 fois le SMIC.
Et pour la première fois depuis 10 ans, les rémunérations dans le top 5 excédent 10 millions d’euros. A la première place on trouve le directeur général de Sanofi, avec 16,8 millions d’euros dont une partie de 7,2 millions en prime de bienvenue (“Golden Hello”) sous la forme d’indemnités et d’actions gratuites de performance. Viennent ensuite sur le podium le fondateur de Rubis avec 16,4 millions d’euros et le double président de Renault et Nissan avec 15,6 millions d’euros. Suivent de près le directeur général de Dassault Systèmes, dont la rémunération atteint 14,1 millions d’euros et le PDG de Schneider Electric avec 10,4 millions d’euros gagnés en 2015.
Des payes pas forcément justifiées
Si légalement ces rémunérations ont été approuvées par les conseils d’administration et les actionnaires, les salaires des patrons ne semblent pas forcement à la hauteur des performances économiques de leurs entreprises respectives. Alors que les dirigeants ont touché 20% en plus en 2015, l’indice du CAC 40 n’a augmenté que de 8,5%. Pis encore, le chiffre d’affaire cumulé des géants a baissé de 3%, le résultat opérationnel cumulé de 7% et les bénéfices nets cumulés ont chuté de 11%.
Les investisseurs en semblent bien conscients puisque Proxinvest note que “les trois rémunérations du CAC 40 les plus élevées (Sanofi, Renault, Schneider Electric) auront obtenu les scores d’approbation les plus faibles, respectivement 63%, 46% et 58%. A l’inverse, les quatre plébiscites les plus élevés du CAC 40 ont été obtenus dans des sociétés ne dépassant pas 2M€ de rémunération totale”.