Au Salon de l’agriculture, François Hollande a reçu de plein fouet la colère
François Hollande s’est déplacé comme l’année dernière au Salon de l’Agriculture, mais cette édition a été rythmée par le mécontentement des agriculteurs qui sont frappés de tous les côtés par les difficultés.
Une visite mouvementée et critiquée au Salon de l’Agriculture
L’épisode du foie gras dans le sud-ouest et l’épidémie de grippe aviaire ont sans doute pesé très lourd dans la balance. Il y a quelques jours, c’était le ministre de l’Agriculture qui faisait les frais de la colère des agriculteurs, car son vide sanitaire est largement critiqué. Ce samedi matin était un rendez-vous important pour François Hollande qui s’est déplacé comme l’année dernière au Salon de l’Agriculture. Face au bras de fer entre la grande distribution et de nombreuses filières comme le secteur bovin, le président de la République s’attendait sans doute à une visite mouvementée.
François Hollande a été plus vaillant que Nicolas Sarkozy
Dès son arrivée, la colère des agriculteurs s’est fait entendre et elle a raisonné dans les allées du salon. Contrairement à Nicolas Sarkozy, il a décidé de faire face aux mécontentements et de partir à la rencontre de ces hommes et de ces femmes qui vivent un quotidien difficile rythmé par une hausse des coûts et une baisse des tarifs. En effet, l’ancien président ne s’était pas déplacé en 2010 au Salon de l’Agriculture, car le contexte était aussi tendu que celui référencé en 2016. François Hollande a souhaité être présent notamment pour montrer son soutien et il a précisé qu’il y avait « des pressions qu’il faut exercer ici en France sur la grande distribution ».
Les insultes fusent du côté des éleveurs au salon
Certains agriculteurs vendent leurs cultures ou les viandes à perte puisque la grande distribution ne cesse de chercher une baisse des coûts pour accroître les marges et les bénéfices. Dans tous les cas, le patron de la FNSEA n’a pas pu contenir la colère des éleveurs et des débordements ont même eu lieu sur le stand du ministère de l’Agriculture. Cela a nécessité l’intervention des forces de l’ordre. Auparavant, François Hollande a essuyé les insultes : « bon à rien », « connard », « fumier », « démission »… Il a été hué, mais il a tenu à insister sur le fait qu’il entendait les revendications.
Heurts entre policiers et agriculteurs sur le stand du ministère. #SIA2016 pic.twitter.com/1JH0e2o9OS
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) 27 février 2016
Le stand du ministère démonté par des manifestants
Des manifestants ont totalement démonté le stand du ministère de l’Agriculture, a constaté une journaliste de l’AFP.
Après cette action, plusieurs dizaines de ces manifestants ont continué à manifester leur mécontentement à grands coups de sifflets durant plusieurs minutes. Des CRS sont intervenus pour maîtriser les manifestants.
«Voilà l’exaspération, voilà où on en est!»
«Je suis aux côtés des agriculteurs d’Ile-de-France qui sont venus dire haut et fort devant le stand (…) que les producteurs agricoles de ce pays ne se sentaient pas des citoyens. Voilà l’exaspération, voilà où on en est!», a expliqué le secrétaire général du syndicat agricole, Dominique Barreau. Damien Greffin, président de la FDSEA Ile-de-France, a indiqué de son côté que «deux agriculteurs ont été interpellés», et que leurs collègues ne repartiraient pas sans eux du salon. Un autre responsable du syndicat a évoqué ensuite cinq interpellations.
Des manifestants se sont de nouveau confronté un peu plus tard aux forces de l’ordre, en tentant de bloquer une camionnette dans laquelle leurs collègues interpellés avaient été embarqués.
#agriculteurs La camionnette est quand même partie, la situation est très tendue pic.twitter.com/eOc5PFklW6
— Marie-V. Bernard (@MVBernard) 27 février 2016
«Notre action est légitime, nous ne pouvons plus nous contenter de n’avoir que des discours, on veut des actes», a lancé Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Le président François Hollande, en visite au salon ce matin, n’était pas présent. «On peut entendre la colère. La violence, les dégradations matérielles, non», a réagi l’entourage du président, en réaction à ces heurts.