La mise en examen de Karim Benzema dans l’affaire dite de la «sex-tape» de Mathieu Valbuena est une nouvelle illustration de l’incompatibilité entre football et morale, estime la presse de vendredi.
«Cette nouvelle affaire ternit encore l’image des Bleus», titre L’Equipe. Avec ce dossier de chantage, dans lequel la justice a interdit à tous les protagonistes présumés de se rencontrer, «l’équipe de France est touchée au coeur», titre Le Parisien/Aujourd’hui en France. Dans son éditorial, Jean-Marie Montali écrit que «football et morale (sont) deux mots qu’en ce moment l’esprit ne peut décidément pas associer».
Le Figaro, sous la plume de Cédric Callier, rappelle «que chaque international a signé en 2013 une charte de bonne conduite les obligeant à véhiculer une image positive quand ils portent le maillot de l’équipe de France». D’où cette question : «Benzema mérite-t-il encore sa place en sélection si son rôle s’avère trouble dans cette affaire ?»
La Dépêche du Midi répond en sortant en Une un «Carton rouge pour Benzema».
L’attaquant des Bleus et du Real Madrid «n’a pas brillé par une faculté à résister à ses démons personnels», écrit Didier Rose dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
«Dans ce furieux univers de olas et de paillettes, de bolides et de bimbos, de parasites et de faux amis collés à vos basques, il faut des semelles de plomb pour garder les pieds sur terre. Celles de Benzema semblent plutôt l’avoir entraîné chez les pieds nickelés des mafias qui rôdent autour des terrains de foot», commente Jean-Louis Hervois dans La Charente libre.
Mais les commentateurs ne s’arrêtent pas au cas de l’ancien Lyonnais, et jugent, à l’instar de Philippe Marcacci dans L’Est républicain, qu’«il faut désormais être diablement accroché pour continuer à voir dans la pratique sportive une bienfaitrice école de la vie. La vitrine se fissure de partout. Quasiment pas une journée sans scandale».
Cette «sale affaire», écrit Christophe Bonnefoy dans Le Journal de la Haute-Marne, «n’est pas faite pour redorer le blason d’une discipline qui a tendance à pas mal verser dans le fait divers ces dernières semaines» en référence notamment aux scandales qui secouent la Fifa.
«Sur la planète foot, les joueurs sont des étoiles, autour desquelles gravitent des satellites pas toujours bien intentionnés» mais «surtout, sur la planète foot, les étoiles sont filantes», conclut Sébastien Lacroix dans L’Union/L’Ardennais.