Le virus Zika est favorisé par le réchauffement climatique
Les inquiétudes sont nombreuses du côté de l’Europe, car avec l’arrivée de l’été, il y a de grandes chances pour le virus Zika fasse une entrée fracassante. De plus, le réchauffement climatique est néfaste puisqu’il favorisera la prolifération de la maladie et la reproduction.
«Le changement climatique a contribué à la propagation des moustiques,» souligne Moritz Kraemer, qui étudie à l’université d’Oxford la dynamique des maladies infectieuses véhiculées par deux espèces sous les feux de l’actualité.
Ainsi l’Aedes aegypti – le moustique de la fièvre jaune -, à ce stade principal vecteur de Zika. Ce virus, qui avait jusqu’ici peu fait parler de lui, s’est propagé au Brésil, en Colombie et dans les Caraïbes depuis fin 2014, générant des malformations chez les foetus et des troubles neurologiques sévères chez certains adultes.
L’Europe est particulièrement menacée par le virus Zika
Le virus Zika se propage par plusieurs modes de contagion, dont la voie sexuelle. Le moustique tigre reste le concept le plus répandu, car il suffit d’une seule piqûre pour être infecté. Cette maladie est surtout dangereuse pour les femmes enceintes. Les beaux jours sont donc néfastes, mais un autre problème est identifié. En effet, le réchauffement climatique est nuisible, car il a la particularité de favoriser la propagation des moustiques. C’est par conséquent un effet de boule de neige, car, si l’insecte se multiplie dangereusement, le virus Zika sera d’autant plus présent que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
La reproduction des moustiques est favorisée par la chaleur
En 2015, l’arrière-saison a été très agréable avec de belles journées ensoleillée. L’hiver a également été relégué aux oubliettes, la neige a été particulièrement absente dans certaines régions, le froid était aussi inexistant. Depuis le début du printemps, le temps est enfin très humide, ce qui favorise la prolifération des moustiques. Dans ce cas de figure, les experts sont en mesure d’affirmer que le virus Zika pourrait être aidé par ce réchauffement climatique.
Pour expliquer ce contexte, il suffit de se focaliser sur le fonctionnement de cet insecte. Ce dernier a tendance à devenir contagieux beaucoup plus rapidement lorsque la chaleur est au rendez-vous. Le moustique devient ainsi apte très vite à contaminer autrui. Cela pourrait être nuisible puisque la prolifération du virus Zika serait susceptible d’être très inquiétante.
Plusieurs facteurs s’avèrent être inquiétants
En parallèle, la reproduction des larves est aussi impactée favorablement par le réchauffement climatique. De ce fait, la chaleur accélère l’incubation des œufs, ils atteignent plus rapidement la maturation dès que le thermomètre grimpe au dessus de 25 degrés. Les prochains mois seront donc importants, il faudra accorder une attention particulière aux populations de moustiques. En 2015, ces dernières avaient déjà pris beaucoup de place dans le sud de a France, plusieurs départements avaient même frôlé l’alerte rouge.
Enfin, il faut ajouter à ces critères les mouvements commerciaux et humains. Ils permettent de transmettre le virus d’un pays à un autre, aucune nation n’est donc vraiment protégé.
Mondialisation
De la même manière, les moustiques se reproduisent en plus grand nombre, car le réchauffement accélère l’incubation des oeufs. Si la température de l’air passe de 25 à 28 degrés Celsius, la durée est ramenée de deux semaines à dix jours. Et puis le virus lui-même prospère mieux quand il fait chaud.
Pour autant, le dérèglement du climat n’est pas le seul facteur d’essor de ces maladies, ni même le principal aujourd’hui, pointent les scientifiques.
«Cela compte, mais les échanges humains et commerciaux – en gros, la mondialisation – comptent encore plus», analyse Hervé Zeller, responsable au centre européen pour la prévention des maladies.
Alors, en l’absence de vaccin ou de remède, dans l’immédiat, le meilleur moyen de freiner l’expansion de ces maladies est d’éviter de se faire piquer, préconisent les experts, au moyen d’insecticides ou encore de moustiquaires.
Des expériences sont aussi en cours, au Brésil ou encore en Floride, avec des moustiques génétiquement modifiés. Une stratégie consiste à lâcher des mâles stériles. Une autre est de «favoriser l’immunité des femelles» (les seules à piquer) contre ce virus qu’elles ne pourront donc pas transmettre, explique Mme Failloux.
La chercheuse et ses confrères ont développé en laboratoire une femelle moustique-tigre immunisée contre Zika. Mais à ce stade, elle n’est pas encore assez forte pour résister à la vie dans la nature, et finit par y mourir très vite.
Virus Zika : Les inquiétudes grandissent aussi sur le sol américain
Alors que les médias traitent de moins en moins les actualités en lien avec le virus Zika, il continue de faire des ravages en silence. Quelques mois après la première alerte, les autorités compétentes estiment que cette maladie est finalement très effrayante.
Les États-Unis se préparent à la prolifération du virus Zika
En novembre dernier, lorsque la maladie a fait son apparition, certaines autorités sanitaires ont peut-être sous-estimées les conséquences de ce virus. Au fil des jours et des expertises, les effets néfastes se sont dévoilés. Nous avons ainsi découvert un lien avec plusieurs pathologies, dont les microcéphalies qui sont problématiques pour le nourrisson à naître. De nombreux pays sont désormais touchés par ce virus qui se prépare à envahir les États-Unis. Le CDC a tout de même reconnu que cette maladie est plus effrayante que prévu. Lire plus
Le virus Zika se propage de « manière explosive », réunion d’urgence le 1er février
L’OMS a annoncé jeudi une réunion d’urgence le 1er février sur l’épidémie de Zika, soupçonnée de provoquer de graves malformations congénitales, alors que le virus se propage « de manière explosive » sur le continent américain, avec 3 à 4 millions de cas attendus cette année.
Inquiète de « la possibilité d’une propagation au niveau international » et face à une « association probable de l’infection avec des malformations congénitales et des syndromes neurologiques », l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a convoqué un comité d’urgence pour le 1er février afin de décider si l’épidémie constitue « une urgence de santé publique de portée internationale ».
« Le virus a été détecté l’an dernier dans la région des Amériques, où il se propage de manière explosive. Le niveau d’alerte est extrêmement élevé », a déclaré à Genève la directrice de l’OMS, Margaret Chan. Lire la suite
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