Le virus Zika pourrait se propager en France avec le moustique tigre
Malheureusement, plusieurs pays pourraient être infectés massivement par le virus Zika alors qu’ils ont réussi à échapper jusqu’à maintenant à l’épidémie. L’OMS prévient donc les populations du risque encouru.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime ce lundi que le nombre de cas de Zika pourrait augmenter de manière significative dans les mois à venir dans des zones pas encore touchées par le virus. Elle serait en lien avec la saison des moustiques qui arrive en Europe. La seule solution, faute de vaccin avant plusieurs années selon l’Institut Pasteur, demeure la prévention.
Les mêmes problèmes que ceux référencés au Brésil ?
Si certains se réjouissent du recul du nombre de cas en Amérique latine, l’Organisation mondiale de la Santé a souhaité rappeler que l’augmentation des températures ne sera pas en faveur de l’Europe. Plusieurs experts en santé s’attendent à une pandémie d’ici la fin de cette année. Après le virus Ebola qui avait fait trembler la planète, nous devons nous attendre à une hausse de malades peut-être en France. Par conséquent, cette partie du globe pourrait connaitre les mêmes problèmes que ceux référencés au Brésil.
Cette situation est assez compréhensible puisque le virus Zika est transporté par le moustique tigre. Ce dernier s’apprête à faire son entrée sur le sol français avec l’arrivée de l’été. Le nombre de cas pourrait largement s’aggraver alors que les statistiques mentionnent déjà 1.5 million de malades au Brésil et près de 5 millions de patients en Amérique sont prévus. La lutte contre le moustique tigre semble donc être la seule façon de se prémunir du virus Zika qui rappelons-le cause les microcéphalies.
Le virus, qui s’est propagé au Brésil, en Colombie et dans les Caraïbes depuis fin 2014 essentiellement via des moustiques Aedes aegypti, provoque une infection bénigne dans la majorité des cas.
Trois à quatre millions de cas Zika sont attendus sur le continent américain.
Mais contracté durant la grossesse, Zika peut affecter le cerveau du foetus et provoquer une microcéphalie (crâne anormalement petit). Il est aussi la cause de troubles neurologiques tels que le syndrome de Guillain-Barré qui entraîne une paralysie voire la mort du patient.
Pour l’heure, seuls quelques cas ont été recensés en France et dans six pays d’Europe. Pour autant, un accroissement important du nombre de cas Zika pourrait être observé dans des zones du monde non encore infectées par l’épidémie, a prévenu l’OMS.
Avec la saison des moustiques arrivant en Europe, « la possibilité d’une transmission locale combinée à de probables transmissions par voie sexuelle pourrait se traduire par une augmentation significative du nombre de personnes infectées par Zika et de complications » médicales liées à ce virus, a expliqué Mme Kieny.
Pour le moment Zika reste un phénomène tropical et subtropical
« Dans la mesure où les températures commencent à s’élever en Europe (à l’approche de l’été), deux espèces de moustiques Aedes, qui sont connues pour transmettre ce virus, vont commencer à circuler », a-t-elle ajouté.
« En France, l’infection peut être favorisée par un événement comme la coupe d’Europe de football », a commenté Christian Bréchot, Directeur général de l’Institut Pasteur. « Pour le moment Zika reste un phénomène tropical et subtropical. On peut penser à l’Europe mais cela reste encore à démontrer de savoir s’il va y avoir un impact ou pas », a toutefois nuancé la responsable de l’OMS.
De son côté, le professeur Jean-François Delfraissy, de l’Institut de recherche français Inserm, a estimé que « le risque d’une pandémie sur l’Europe du sud paraît faible » cette année.
« Quelques cas ne font pas une pandémie. Nous ne pensons pas que pour 2016, il y aura une pandémie de Zika », en Europe, a-t-il insisté sans se prononcer sur les années à venir. Interrogée en outre sur un risque d’expansion en Afrique, Mme Kieny a déclaré que « pour le moment », il n’y avait pas de certitude ».
« Le virus et donc l’épidémie pourraient se propager partout où le vecteur existe »
Dans le doute, l’OMS met en place un réseau de surveillance à travers l’Afrique pour détecter le plus rapidement possible une éventuelle infection des moustiques endogènes par Zika. Plus de 600 experts et chercheurs sont réunis lundi et mardi à l’Institut Pasteur à Paris pour un colloque scientifique international sur Zika car malgré de nombreuses recherches, les mécanismes de ce virus sont encore mal connus.
Les scientifiques s’efforcent de savoir notamment combien de temps le virus peut rester dans le corps humain, le degré de risque de transmission par voie sexuelle alors que jusqu’alors, la transmission par le biais de moustiques était considérée comme le mode de contamination quasi exclusif.
Ils s’efforcent aussi de mieux identifier les personnes susceptibles de développer des complications rares mais graves.
Il n’existe ni traitement, ni vaccin contre Zika.
Un vaccin ne sera pas disponible avant plusieurs années mais des essais cliniques pourraient démarrer dès la fin de cette année, selon les chercheurs.
Le virus Zika est favorisé par le réchauffement climatique
Les inquiétudes sont nombreuses du côté de l’Europe, car avec l’arrivée de l’été, il y a de grandes chances pour le virus Zika fasse une entrée fracassante. De plus, le réchauffement climatique est néfaste puisqu’il favorisera la prolifération de la maladie et la reproduction.
«Le changement climatique a contribué à la propagation des moustiques,» souligne Moritz Kraemer, qui étudie à l’université d’Oxford la dynamique des maladies infectieuses véhiculées par deux espèces sous les feux de l’actualité.
Ainsi l’Aedes aegypti – le moustique de la fièvre jaune -, à ce stade principal vecteur de Zika. Ce virus, qui avait jusqu’ici peu fait parler de lui, s’est propagé au Brésil, en Colombie et dans les Caraïbes depuis fin 2014, générant des malformations chez les foetus et des troubles neurologiques sévères chez certains adultes. Lire la suite
Virus Zika : Les inquiétudes grandissent aussi sur le sol américain
Alors que les médias traitent de moins en moins les actualités en lien avec le virus Zika, il continue de faire des ravages en silence. Quelques mois après la première alerte, les autorités compétentes estiment que cette maladie est finalement très effrayante.
Les États-Unis se préparent à la prolifération du virus Zika
En novembre dernier, lorsque la maladie a fait son apparition, certaines autorités sanitaires ont peut-être sous-estimées les conséquences de ce virus. Au fil des jours et des expertises, les effets néfastes se sont dévoilés. Nous avons ainsi découvert un lien avec plusieurs pathologies, dont les microcéphalies qui sont problématiques pour le nourrisson à naître. De nombreux pays sont désormais touchés par ce virus qui se prépare à envahir les États-Unis. Le CDC a tout de même reconnu que cette maladie est plus effrayante que prévu. Lire la suite
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