Affaire du bébé secoué de Montrouge, l’assistante maternelle et son conjoint mis en examen

Une assistante maternelle et son conjoint ont été mis en examen à Montrouge (Hauts-de-Seine) suite à la mort d'un bébé de 10 mois. Ils sont soupçonnés d'avoir provoquer la mort du bébé en le secouant, même si les faits restent encore obscurs. Présumés innocents, ils ont été laissé libres sous contrôle judiciaire.

C’est un drame qui s’est déroulé dans les Hauts-de-Seine, à Montrouge. Un bébé de 10 mois avait été violemment secoué, ce qui avait causé son décès à cause d’une hémorragie interne. Une mise en examen a été prononcée pour l’assistante maternelle et son mari.

L’expertise médicale devra définir si le petit Augustin, décédé le 10 décembre, a bien succombé au syndrome du bébé secoué. Ce fut en tout cas les premières constatations de l’équipe médicale de l’hôpital Necker, témoigne le père dans les colonnes du Parisien. Les médecins avaient d’ailleurs immédiatement signalé ce cas au parquet de Nanterre.

Un enfant victime du syndrome du bébé secoué

La suspecte, qui disposait d’un agrément du Conseil départemental depuis la fin des années 90, était jusqu’alors inconnue des services de police. Ni elle, ni son mari, n’ont reconnu les faits. Elle avait à son actif de nombreuses années d’expérience, car son agrément avait été délivré dans les années 90. Le couple a été mis en examen dans cette affaire du bébé secoué même si les deux individus n’ont pas reconnu les faits reprochés. Le parquet souhaitait le placement en détention provisoire, mais seule la mise en examen a été prononcée à la suite d’une garde à vue.

“La priorité absolue, c’est de comprendre ce qui s’est passé. Pour l’instant, rien n’est expliqué. Le malaise comme origine des symptômes, ça n’est pas entendable”, a souligné Me de Combles de Nayves. “Les parents ne comprennent par ailleurs pas très bien comment ces gens-là restent libres, qui plus est à côté de chez eux, puisqu’ils vivent à 200 m du domicile de mes clients”, a-t-il ajouté.

D’abord ouverte pour coups ayant entraîné une infirmité permanente, l’information judiciaire doit être requalifiée en coups mortels sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité.

Une requalification du chef d’accusation

L’enfant âgé seulement de 10 mois avait été hospitalisé le 24 novembre dernier, soit 4 jours avant la garde à vue du couple. L’hôpital Necker situé à Paris l’avait accueilli en soins intensifs, car son état de santé était inquiétant. Les professionnels de la santé ont tenté de le sauver notamment en résorbant l’hémorragie interne, dont il était victime. Malgré plusieurs jours passés à l’hôpital, l’enfant est décédé des suites du syndrome du bébé secoué.

Lorsque les parents sont arrivés à l’hôpital Necker, l’équipe a précisé que le bébé avait été violemment secoué. Rapidement, l’assistante maternelle et son conjoint ont été soupçonnés. Âgés respectivement de 54 et 65 ans, ils sont concernés par une information judiciaire alors qu’ils sont sous le contrôle de la justice. De plus, l’enquête devrait être requalifiée en « coups mortels sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité ». Au départ, le dossier avait été ouvert pour « coups ayant entraîné une infirmité permanente ».

Le syndrome du bébé secoué

« Le syndrome du bébé secoué (SBS) est un sous-ensemble des traumatismes crâniens (TC) infligés (TCI), ou TC non accidentels (abusive head trauma) dans lequel c’est le secouement (seul ou associé à un impact) qui provoque le TCI. Le SBS survient le plus souvent chez un nourrisson de moins de 1 an : dans les 3 études réunissant le nombre le plus important de cas (King et al. au Canada en 2003, Mireau en France en 2005, PCSP (Programme canadien de surveillance pédiatrique) en 2008, l’âge médian est 4,6 et 5 mois respectivement chez King et al. et PCSP. l’âge moyen est de 5,4 mois chez Mireau (dans cette série, les nourrissons les plus jeunes ont 1 mois).

Sa description chez l’enfant est relativement récente : en 1860, Ambroise Tardieu décrivit une série de 32 cas d’enfants battus, dont 18 avec saignements péri cérébraux à l’autopsie. Aux Etats-Unis, en 1940, Caffey remarqua l’association de fractures osseuses des os longs et d’hématomes sous duraux sans signes extérieurs de maltraitance et retint en 1972 l’appellation « whiplash shaken baby syndrome », rendant compte du secouement comme mécanisme causal. Il regroupa dans ce syndrome un ensemble de symptômes comportant la présence d’un hématome sous dural ou d’hémorragies sous-arachnoïdiennes et d’hémorragies rétiniennes, contrastant avec l’absence ou la pauvreté des signes externes de traumatisme crânien. Au même moment Guthkelch en Angleterre rapporta des observations de bébés avec hématome sous dural par secouement. »